Lors de la 3e édition des Tunisia Africa Business Meetings, tenue les 2 et 3 juillet derniers, le développement du commerce intra-africain vu par les femmes entrepreneures a été au cœur des débats. En particulier, les difficultés et les opportunités pour les entrepreneures tunisiennes, notamment dans le contexte de l’exportation vers d’autres pays du continent.
Un point essentiel a été souligné: l’importance pour les femmes entrepreneures d’avoir une vision claire, une stratégie bien définie et un plan d’action rigoureux pour réussir à exporter efficacement. Cela inclut la nécessité de cibler un ou deux marchés spécifiques chaque année.
Cependant, elles regrettent le manque de programmes structurés et ciblés visant à soutenir leur démarche d’exportation. Les récentes initiatives commencent à combler cette lacune. Parmi les principales difficultés mentionnées figurent le financement limité pour les déplacements professionnels, ainsi que l’absence d’informations adéquates sur les marchés cibles. Les barrières culturelles et les préjugés sociaux représentent également des défis à surmonter.
Renforcement des échanges intra-africains
«Il est essentiel que les entrepreneures réfléchissent sérieusement à une stratégie avant de se lancer dans l’exportation, afin de garantir un retour sur investissement maximal et d’optimiser leurs chances de succès», a indiqué Emily N.Mburu-Ndoria, directrice des services, de l’investissement, des droits de la propriété intellectuelle et du commerce numérique «Zlecaf». Le panel a souligné la nécessité de renforcer les échanges intra-africains, en particulier entre la Tunisie et l’Afrique du Sud, tout en soutenant activement les femmes entrepreneures. Il est proposé de mettre en place des missions commerciales entre les deux pays pour promouvoir les produits locaux, en mettant l’accent sur l’importance des certificats d’origine. L’intégration des commerçants informels est également soulignée comme étant essentielle pour stimuler l’économie locale.
Le programme “Qawafel”, financé par l’Agence française de développement, se positionne comme un projet clé visant à soutenir les entrepreneurs tunisiens, en particulier les femmes, dans leur internationalisation sur les marchés africains. Mazen Al Kassem, chef de projet à «Expertise France», a expliqué que ce projet comprend trois volets: le financement et le soutien aux entreprises, l’assistance technique, ainsi que la sensibilisation aux opportunités de marché.
Concernant l’Accord de libre-échange continental africain (AFCFTA), il est souligné qu’il offre des opportunités significatives aux femmes entrepreneures grâce à la digitalisation du commerce et à des initiatives telles que le marché digital Mansa. L’AFCFTA s’engage également à faciliter l’accès des femmes aux marchés publics et à simplifier les règles d’origine pour favoriser le commerce transfrontalier.
Lors de son intervention, Leila Belkhiria, présidente de la chambre nationale des femmes chefs d’entreprises de Tunisie, a mis en avant l’importance de la collaboration avec le secteur public et privé, ainsi qu’avec les organisations internationales, pour promouvoir l’exportation des entrepreneures tunisiennes vers les marchés africains. Elle a souligné le rôle important de la Libye, en tant que membre du bureau exécutif de la COMESA, dans le renforcement des relations commerciales avec la Tunisie. La Fondation est impliquée dans l’élaboration des statuts de l’organisation et prépare actuellement sa première assemblée générale.
Pour soutenir l’internationalisation des entreprises dirigées par des femmes, la Fondation a lancé plusieurs initiatives, notamment des programmes de formation financés par l’UE et des fonds provenant de la COMESA. Ces initiatives visent à sensibiliser les entrepreneuses tunisiennes aux opportunités commerciales en Afrique, ainsi qu’aux exigences relatives aux marchés, aux certifications et aux règles douanières.
L’importance du réseautage
Sindiswa Mzamo, présidente du Circle of Global Business Women en Afrique du Sud, a souligné l’importance du réseautage et de la participation aux événements comme moyens d’accéder aux marchés internationaux. Elle a affirmé que «If you’re not networking you’re not working», mettant en avant l’importance du réseautage pour établir des partenariats stratégiques et promouvoir le potentiel économique des femmes tunisiennes à l’échelle continentale.
En ce qui concerne la compétitivité des entreprises tunisiennes, les intervenants ont souligné l’importance de soutenir les structures d’accompagnement intermédiaires et de travailler en collaboration avec les ministères concernés pour mettre en œuvre des réformes favorisant l’internationalisation des entreprises.