L’encours des crédits bancaires aux particuliers a reculé dans un phénomène qui semble se reproduire pour la deuxième année consécutive. Le volume global des prêts s’est établi à 28 601,823 Mtnd fin mars 2024, soit un repli de 59,617 Mtnd par rapport à fin décembre 2023. L’année dernière, la baisse a été de 84,053 Mtnd.
Comparativement à fin mars 2023, il y a eu une hausse considérable de 651,737 Mtnd, grâce à la flambée de la demande de financements sur la période avril-juin 2023, durant laquelle l’encours a progressé de 442,274 Mtnd. Il ne faut surtout pas se prononcer dès maintenant sur l’effet de la hausse des taux car nous évoluons dans le même cadre qu’en 2023.
Par catégorie, nous constatons que l’encours des crédits à la consommation s’est établi à 4 713,094 Mtnd, augmentant de 14,980 Mtnd par rapport à décembre 2023. La demande sur ce type de financement est toujours élevée, permettant de répondre à des dépenses urgentes et imprévues ou à des petits investissements personnels. En d’autres termes, il remplace l’épargne qui n’a pas été constituée à cause de l’effritement du pouvoir d’achat.
Les crédits d’aménagement de logement ont totalisé 10 610,441 Mtnd, soit un recul de 63,460 Mtnd depuis le début de l’année. La tendance a été également vue l’année dernière sur la même période. La flambée des prix des matières premières et de la main-d’œuvre, outre le manque de travailleurs spécialisés, explique cette tendance. Il ne faudra pas aussi oublier que ces crédits servent à la consommation, surtout pour les petits montants.
Les prêts destinés au logement ont enregistré une légère hausse de l’encours de 4,131 à 12 872,908 Mtnd. C’est une autre illustration qui montre à quel point l’immobilier est en panne. Qui peut s’offrir une maison à un taux d’intérêt à deux chiffres? À titre de comparaison, sur les trois premiers trimestres 2022, lorsque les taux étaient légèrement mieux, la progression était de 135,582 Mtnd.
Pour les prêts véhicules, l’encours continue à reculer. Il est désormais de l’ordre de 392,705 Mtnd. Enfin, les crédits universitaires sont de 12,675 Mtnd seulement. C’est une niche qui se développe mais elle est loin d’influencer ou de refléter la tendance globale.
La conclusion est que la capacité de rembourser les mensualités d’un crédit bancaire diminue d’une année à l’autre. Il faut penser à des mécanismes de financement alternatifs à des coûts rationnels. Nous avons vu la ruée vers les crédits des caisses sociales. Les besoins sont à des milliards de dinars, mais pas à ce prix.