Le Forum Economique Mondial vient de publier son indice pour la transition énergétique mondial pour l’année 2024. C’est un document d’une importance capitale car il permet d’avoir une idée juste sur notre positionnement international dans cette question clé.
L’évaluation des performances du système énergétique d’un pays s’articule autour de trois impératifs :
– L’équité : veiller à une distribution équitable, une accessibilité et une abordabilité de l’énergie pour tous, ainsi qu’un partage des efforts et des bénéfices de la durabilité afin de favoriser la croissance économique et l’amélioration du niveau de vie.
– La sécurité : assurer la sécurité de l’approvisionnement en diversifiant le bouquet énergétique, les partenaires commerciaux et les sources de production d’électricité. La résilience, tant au niveau de l’approvisionnement en gaz qu’au niveau du système électrique, est également essentielle.
– La durabilité : incorporer des mesures de la demande et de l’offre pour réduire les émissions de dioxyde de carbone et de méthane dans l’approvisionnement énergétique, améliorer l’efficacité énergétique, promouvoir la consommation responsable en réduisant l’empreinte d’énergie et d’émissions par habitant et en augmentant la part des énergies propres dans la demande finale.
Les progrès d’un pays en matière de transition énergétique sont déterminés par son degré de préparation à la transition, c’est-à-dire la mesure dans laquelle un environnement favorable solide peut être créé. Les éléments essentiels sont caractérisés par un cadre politique et réglementaire solide et la capacité d’attirer et de déployer des capitaux à grande échelle. Un climat d’investissement caractérisé par un faible coût du capital, une liquidité du marché intérieur et une attractivité pour les capitaux étranger, est vital pour le financement de la transition énergétique. Des facteurs clés comme une main-d’œuvre qualifiée et l’innovation font également partie intégrante de ce cadre.
Les pays concernés par l’indice ont été notés sur la base de 46 indicateurs couvrant les aspects les plus importants de ces aspects. Les scores des indicateurs sont sur une échelle de 0 à 100, où un score de 100 signifie la performance globale la plus élevée pour chaque indicateur.
En outre, des facteurs externes tels que les fluctuations du marché des matières premières, la géopolitique, l’action internationale en matière de changement climatique et les conditions des marchés financiers peuvent avoir un impact sur certaines dimensions du score d’un pays.
Il est donc important d’interpréter les classements des pays dans le contexte des circonstances de chacun d’entre eux plutôt que de les considérer comme une mesure définitive des progrès de la transition énergétique.
Sur 120 pays concernés par le classement, la Tunisie occupe la 89èle place mondiale avec un score 2024 de 51,3. Nous sommes biens inférieurs à la moyenne mondiale, qui est de 56,5. Même par rapport à la région MENA, nous sommes en dessous de la moyenne qui est de 51,8. En termes de performance du système (60% de l’indice), notre score est de 57,1, alors que notre degré de préparation pour la transition (40% de l’indice), nous affichons un score de 42,6.
Notre lacune est donc claire: l’absence d’un environnement favorable à une telle démarche. La balle est entre les pieds du régulateur.