La conjugaison d’un ensemble de facteurs défavorables liés au changement climatique, à la hausse des taux d’intérêt et à la forte inflation a eu un impact négatif sur l’industrie de l’huile d’olive en Europe au cours des derniers mois.
Les spécialistes des oléagineux ont prévenu que le secteur a besoin de changements majeurs s’il veut dépasser, avec le moins de dégâts possibles, l’un des moments les plus difficiles de son histoire. Deux années consécutives de chaleur torride en Espagne ont réduit la récolte d’olives, entraînant une flambée des prix sans précédent qui a stupéfié les consommateurs et les vétérans de l’industrie. L’Espagne assure plus de 40% de la production mondiale, ce qui en fait la référence en matière de prix.
Selon l’indice de référence Mintec, le kilogramme se négociait à environ 7,8 euros en avril, contre 9,2 euros en janvier. Les prix ont baissé, en partie, en raison d’estimations de production plus élevées et de pluies favorables en mars et avril. C’est le signe que ce qui s’est passé en 2023 est cyclique et que des prix plus réalistes seront observés lorsque les rendements des récoltes futures reviendraient à la normale. Le recul des cours n’est pas définitif, car nous parlons encore de quantités potentielles de la récolte 2024/2025.
La majeure partie de l’offre mondiale d’huile d’olive provient de la Méditerranée, et des pays du sud de l’Europe tels que l’Espagne, l’Italie, la Grèce et la Tunisie. Le changement climatique n’a épargné aucun de ces pays. Les oliviers sont capables de s’adapter aux températures élevées et de tolérer la sécheresse dans une certaine mesure, mais les conditions récentes ont été difficiles. Le prix des olives est donc volatil, expliquant la majeure partie de la flambée des cours de l’huile.
Revenir à des prix durablement raisonnables exige l’augmentation de la production. C’est essentiel pour empêcher les facteurs externes d’avoir un impact significatif sur l’offre, la demande et les fluctuations de prix.
Pour la Tunisie, qui a pu stabiliser sa production, grâce effectivement au rythme élevé d’implantation, elle bénéficie de cette situation. Toutefois, son intérêt est dans une normalisation des cours à moyen et long terme afin d’éviter l’effritement de la demande mondiale.