Par ses attributions et pouvoirs, le Conseil de la concurrence est au cœur d’une gouvernance économique devant libérer l’initiative, en consacrant dans les faits l’égalité des chances entre les entreprises et entre les citoyens devant l’acte économique.
Partant de ces principes, et suite à une autosaisine d’office, le Conseil de la concurrence a décidé d’infliger une sanction de 20 Mtnd à un groupe, au sein duquel des sociétés opèrent dans le secteur des boissons gazeuses qui ont commis des pratiques d’abus de position dominante. Nous n’avons pas assez de détails, mais nous pensons qu’il s’agirait de la SFBT, car il est difficile de trouver une autre société qui produit des boissons gazeuses tout en dominant le marché.
À première vue, ce montant est important. Toutefois, il faut bien le relativiser. Il correspond à 2,4% des revenus de la SFBT en 2023 et 7,9% de ses bénéfices nets. La sanction n’est donc pas, du point de vue financier, lourde. Même côté trésorerie, les liquidités en banques s’élèvent à 83,923 Mtnd fin 2023, un montant qui reflète l’excellente santé du géant agroalimentaire.
La notification de cette sanction déclenche le délai de trois mois, durant lequel la ministre du Commerce doit prendre une décision. Le délai reste le même, quelle que soit la complexité des problématiques de concurrence. Le Conseil de la concurrence, qui n’émet qu’un avis non contraignant, a historiquement vu la majorité de ses décisions suivies par le ministère.
Ainsi, même si elle est confirmée, son impact sur la capacité bénéficiaire de la compagnie n’est pas significatif. De plus, cette sanction va toucher différentes filiales, ce qui allège l’effet sur les comptes de la société mère. Avec un stock de résultats reportés de 245,857 Mtnd, le dividende est totalement à l’abri pour les actionnaires.
Nous pensons que l’effet pourrait être plus important pour d’autres sociétés cotées sur le marché actions et qui ont, elles aussi, des positions dominantes dans leurs secteurs. C’est un nouveau risque à prendre lors de l’exercice de valorisation. Affaire à suivre.