Lors du deuxième panel de la 25e édition du Forum de l’Economiste: “La souveraineté alimentaire dans la nouvelle géopolitique”, animé par Karim Kharrat, cofondateur et PDG de Be Wireless Solutions, l’attention s’est tournée vers le financement des systèmes agroalimentaires. Deux experts en la matière, Alexandre Borde, associé chez Cibola Partners, et Lotfi Debbabi, PDG de QNB, ont apporté leurs perspectives éclairées.
Au cœur des débats, la question brûlante du “financement des systèmes agroalimentaires” pour contrer les risques climatiques, sachant que l’agriculture reste un contributeur significatif de CO2. Jean-Michel Severino, président du Conseil de surveillance d’I&P, a souligné cette problématique de manière frappante. Alexandre Borde a renchéri en mettant en lumière le double rôle essentiel de l’agriculture : réduire son impact sur le climat tout en agissant comme un élément clé pour la séquestration du carbone. Il a également souligné l’abondance des financements disponibles dans le domaine climatique, dont l’objectif est d’anticiper les répercussions des changements climatiques sur les systèmes agroalimentaires. Ces répercussions peuvent être significatives, avec parfois des pertes de rendement atteignant jusqu’à 20 % dans le secteur agricole. Ainsi, la question fondamentale qui se pose est la suivante : comment se protéger contre de telles conséquences ? La réponse réside dans des investissements stratégiques, notamment dans la recherche agronomique.
Au cours du panel, Alexandre Borde a fait référence à une étude indiquant qu’il faudrait environ 2 milliards de dollars par an d’investissements en recherche agronomique pour répondre aux enjeux climatiques et s’adapter.
Quels sont alors les prérequis pour que la Tunisie puisse bénéficier de ces financements? En réponse au PDG de Be Wireless Solutions, Borde a souligné qu’identifier les points les plus sensibles du secteur agricole constitue évidemment une première étape essentielle. Les bailleurs de fonds préfèrent généralement soutenir les petites et moyennes entreprises (PME), donc pour obtenir un financement, il est crucial de démontrer cette valeur ajoutée. Cela signifie concrètement financer des initiatives destinées aux petits agriculteurs ou aux coopératives agricoles. Cette démarche nécessite une préparation minutieuse et bien organisée.
Il est évident que justifier la vulnérabilité de chaque secteur et filière est indispensable pour accéder à ces financements, un processus qui s’est avéré chronophage et exigeant en termes de ressources.
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