L’Institut des Hautes Études Commerciales de Carthage (IHEC) a organisé le mercredi 6 mars une journée dédiée au marketing, réunissant des étudiants, des enseignants et des professionnels du domaine. L’événement visait à combler le fossé entre le milieu étudiant et professionnel, entre la théorie et la pratique, en se rapprochant du marché de l’emploi, comme nous l’explique Syrine Ben Hamida, membre du comité organisateur de l’événement. Et d’ajouter que les partenaires présents peuvent offrir des opportunités d’embauche, de stages et de projets de fin d’études aux étudiants.
Cette première édition avait pour objectif de présenter les dernières tendances en marketing, de favoriser le dialogue entre étudiants et professionnels, et d’inspirer la prochaine génération de marketeurs. Parmi les intervenants figuraient des personnalités renommées telles que Taieb Bayahi, président de l’Institut arabe des chefs d’entreprise, Bilel Sahnoun, directeur général de la Bourse de Tunis, Amine Ben Ayed, vice-président de l’Iace et CEO de Misfat, ainsi que Sami Zaoui, partenaire chez EY Consulting.
Les thèmes abordés lors de cette journée englobaient le neuromarketing, l’innovation marketing, le marketing de réseau, et le marketing interne… avec un accent spécial sur la technologie, l’intelligence artificielle et les défis écologiques.
Bayahi a ouvert le panel avec une observation percutante: tout le monde a besoin de marketing, car nous avons tous quelque chose à vendre. Il a souligné l’importance de la différenciation, encourageant chacun à éviter de simplement suivre la foule. Il a insisté sur le fait que pour se démarquer, il faut penser et agir différemment des autres.
Surtout que, comme le mentionne Sahnoun, le marketing devient de plus en plus complexe et imprévisible. En effet, le client moderne prend en compte, à titre d’exemple, l’ensemble de la chaîne de valeur, y compris des facteurs tels que le respect de l’environnement et la gestion de l’eau. Cela signifie que les entreprises doivent non seulement offrir des produits de qualité à des prix compétitifs, mais aussi démontrer leur engagement envers des pratiques durables et respectueuses de l’environnement.
Il a évoqué dans ce cadre les récentes directives européennes contraignant les entreprises à divulguer des informations claires et complètes sur leurs impacts environnementaux et sociétaux. Si cela représente une menace, Sahnoun y voit également une opportunité. Il souligne que tous les fournisseurs de l’UE seront soumis aux mêmes contraintes. En mettant en avant les produits tunisiens, il est convaincu que la proximité géographique et le faible niveau d’émissions de carbone associés à la logistique entre la Tunisie et l’UE seront des atouts favorables.
L’impact du marketing sur l’image des entreprises est un point communément souligné par les 4 intervenants. En effet, le marketing agit comme un pont, facilitant non seulement la communication entre l’entreprise et ses clients, mais aussi favorisant une compréhension mutuelle. Une stratégie de marketing efficace a le pouvoir de transformer une entreprise anonyme en une marque reconnue, créant une image positive qui résonne avec les valeurs des clients. De plus, avec l’avènement des technologies numériques, le marketing a évolué, offrant aux entreprises la possibilité de toucher un public plus large et de personnaliser leurs messages de manière inédite. Ainsi, le marketing n’est pas seulement un outil, mais une dynamique en constante évolution qui façonne l’image et la perception des entreprises.
Zaoui a mentionné, de son côté, la gestion de crise et la communication comme les deux piliers essentiels du marketing, particulièrement en période difficile. La gestion de crise permet aux entreprises de prévoir et de répondre aux incidents imprévus, minimisant ainsi les dommages potentiels. Parallèlement, une communication efficace assure la transparence et la clarté, renforçant la confiance des parties prenantes. Le rôle du marketing est de coordonner ces deux aspects, en élaborant des messages clairs et en mettant en place des stratégies pour gérer la crise et restaurer la réputation de l’entreprise. Ainsi, même dans les situations les plus difficiles, l’entreprise peut rester résiliente et prête à relever les défis futurs.
À vous qui avez immédiatement pensé à l’IA, il faut être prudent. L’IA, bien que prometteuse, dépend fortement des données pour fonctionner efficacement. D’ailleurs elle ne fonctionne pas seule, elle a besoin de données pour apprendre, comprendre et prédire.
Ben Ayed a bien compris cette nécessité. En annonçant un investissement annuel de 150 000 euros pour la collecte de données, il souligne l’importance de disposer de données de qualité pour alimenter les systèmes d’IA…Ainsi, l’investissement dans la collecte de données est un investissement dans la réussite de l’IA. Sans données de qualité, même les algorithmes d’IA les plus sophistiqués ne peuvent pas fonctionner efficacement.