En plein cœur de la région Mena, un cri d’alarme résonne face aux défis environnementaux imposants. Des dommages économiques significatifs, une pollution de l’air alarmante, une gestion des déchets en berne et des crises hydriques aiguës forment un tableau saisissant. Il est temps d’agir de manière décisive et ciblée pour répondre à ces appels à l’aide de notre planète.
A cet effet, la Tunisie se prépare à franchir une nouvelle étape dans la transition écologique en explorant les opportunités offertes par les obligations vertes. La récente initiative de la Caisse des dépôts et consignations (CDC) témoigne de la détermination du pays à accélérer la transition énergétique pour une économie sobre en carbone et résiliente aux changements climatiques tout en dynamisant son marché financier en mettant en place un nouvel instrument.
Il s’agit de l’émission d’obligations vertes, qui sont tout type d’instrument obligataire dont le produit sera exclusivement utilisé pour financer ou refinancer, en partie ou en totalité, des projets verts éligibles nouveaux et/ou existants.
En effet, à la suite d’une étude de prospection pour une émission d’obligations vertes dont les résultats ont été présentés le lundi 4 mars 2024, au siège de la BVMT, la Caisse a identifié les freins financiers aux projets écologiques. De la nécessité de garanties adéquates à l’expérience limitée des banques dans l’évaluation de tels projets en passant par le manque de ressources bilancielles à long terme limitant la mise en place de ce type de financement, la Tunisie identifie les lacunes à combler.
De plus, cette feuille de route a fait ressortir ces constats:
- Cadre réglementaire et fiscal incitatif insuffisant.
- Faible niveau de maîtrise technique pour évaluer les projets verts au niveau du secteur financier.
- Faible niveau de sensibilisation des parties prenantes.
- Une offre de financement peu adaptée aux spécificités des projets verts.
- Des exigences réglementaires élevées en autofinancement/garanties réelles.
- Des durées de remboursement inadéquates pour les projets verts.
Recommandations:
- Adoption de mécanismes et d’instruments financiers adaptés aux spécificités des projets verts.
- Mise en place de programmes d’accompagnement spécifiques pour renforcer les capacités des promoteurs des projets verts.
- Accompagnement des promoteurs pour répondre aux exigences en autofinancement et garanties réelles.
- Mise en place d’un cadre réglementaire et fiscal incitatif.
- Amélioration de la fluidité des procédures administratives.
- Sensibilisation et éducation
Rappelons que l’Égypte, pionnière dans la région Mena, a déjà franchi le pas avec une émission réussie en septembre 2020, attirant des investisseurs du monde entier avec un volume de 750 millions USD.