Le débat sur le financement des entreprises dirigées par des femmes en Méditerranée a récemment pris de l’ampleur, mettant en lumière des perspectives variées et des défis importants à relever. L’événement tenu le 27 février à Barcelone sur le thème “Les femmes méditerranéennes ouvrent la voie: pôles, financements et avantage comparatif” a été une occasion unique de discuter des enjeux cruciaux auxquels sont confrontées les entrepreneures dans la région. Lors d’une récente discussion animée par Chaimae Bourjij de la FNF et Mona Itani de l’Université américaine de Beyrouth, plusieurs aspects cruciaux ont été abordés, offrant ainsi un panorama équilibré de la situation actuelle. D’une part, Bourjij a souligné avec conviction la rentabilité supérieure des entreprises dirigées par des femmes, suscitant ainsi des questions sur la manière dont ces entreprises peuvent attirer efficacement les investisseurs. Elle a également mis en avant l’importance de sensibiliser les institutions éducatives pour promouvoir une perspective favorable aux femmes, créant ainsi une base solide pour un financement attractif. De son côté, Mona Itani a mis en lumière le manque d’efforts des femmes entrepreneures, en partie attribué au désintérêt des investisseurs. Cependant, elle a également observé une montée en puissance des femmes s’impliquant dans des startups innovantes, appelant ainsi à un changement de mentalité chez les investisseurs pour reconnaître la valeur de ces entreprises, notamment en ce qui concerne leur durabilité et leur impact social. Itani a plaidé en faveur d’une éducation des investisseurs et de la reconnaissance des qualités des entrepreneures, mettant en avant leur sens de la durabilité et de la communauté.
En outre, dans le cadre du panel, Aysegui Sensoy de XYZ Teknoloj en Turquie a souligné l’importance cruciale de l’intégration précoce dans l’écosystème entrepreneurial, mettant en lumière l’accès limité des femmes à l’industrie technologique, malgré sa compétitivité. D’autre part, en Tunisie, Nour Boumaiza de FNF Tunisie et Libye, a mis en évidence les défis auxquels les femmes entrepreneures sont confrontées, notamment des taux de propriété d’entreprise et de création de startups relativement bas malgré leur niveau éducatif élevé. Elle a souligné les efforts de la FNF pour soutenir les entrepreneures à travers divers programmes visant à promouvoir l’entrepreneuriat féminin et faciliter l’accès au financement.
Enfin, Nabila Moumen de Hubspot Paris a identifié deux défis majeurs: la difficulté de mettre en avant ses propres succès et ceux de son entreprise, ainsi que les obstacles à la diversification de la société de marketing dans la région méditerranéenne.
Face à ces défis, des recommandations concrètes émergent. Selon Mona Itani, les femmes entrepreneures doivent être sélectives dans le choix de leurs partenaires investisseurs et ne pas craindre de faire le premier pas. Nour Boumaiza encourage les femmes à raconter leur propre histoire avec confiance, car cela attire les investisseurs. Aysegui Sensoy souligne que la technologie offre des perspectives importantes pour provoquer le changement, et il est essentiel de l’utiliser comme un outil pour promouvoir l’entrepreneuriat féminin.
En conclusion, le débat sur le financement des entreprises dirigées par des femmes en Méditerranée met en lumière à la fois les défis persistants et les opportunités prometteuses. Il est impératif de continuer à soutenir les entrepreneures et à encourager un changement de mentalité chez les investisseurs pour créer un environnement propice à l’épanouissement de l’entrepreneuriat féminin dans la région.
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