“Même si les incertitudes restent élevées, nous pouvons être un peu plus confiants quant aux perspectives économiques, car l’économie mondiale s’est montrée étonnamment résiliente”, a fait savoir Kristalina Georgieva lors de son discours d’ouverture du huitième Arab Fiscal Forum à Dubaï. La DG du FMI a expliqué que la croissance a dépassé les attentes en 2023 et que l’inflation globale mondiale devrait chuter en 2024.
Pour elle, des facteurs comme l’intelligence artificielle pourraient stimuler la croissance, mais environ 40% des emplois pourraient être affectés, créant des incertitudes. Les pays manquant d’infrastructures et de main-d’œuvre qualifiée pourraient être davantage retardés dans l’exploitation de cette technologie.
Malgré les défis économiques et technologiques, le monde arabe a la capacité de transformer ces difficultés en opportunités. En se concentrant sur la reconstruction, la résilience et la création d’opportunités, la région peut aspirer à un avenir meilleur et plus stable pour ses populations.
Le Ghaf est tout un symbole!
La directrice générale du FMI a souligné l’importance de cultiver la résilience économique et sociale dans le monde arabe, en citant le proverbe : “Un arbre commence par une graine.” L’analogie utilisée ici est celle de l’arbre, symbolisant le développement et la résilience. Tout comme l’arbre national des Émirats arabes unis, le Ghaf, qui est apprécié pour sa résilience dans des conditions climatiques extrêmes et sa capacité à pousser dans des sols arides, il est crucial de cultiver cette même résilience dans le monde arabe pour surmonter les obstacles et continuer à avancer.
Pour y parvenir, trois solutions principales s’offrent:
1. Mobiliser les revenus: il est essentiel de mettre en place des politiques fiscales appropriées, telles que l’amélioration des systèmes de TVA et l’augmentation de l’impôt sur le revenu des personnes physiques (par exemple au Maroc). De plus, les pays doivent diversifier leurs sources de revenus en introduisant des impôts sur le revenu des sociétés et en réduisant les exonérations fiscales. Par exemple, les exportateurs de produits autres que les produits de base peuvent réduire les exonérations et limiter les taux préférentiels, comme cela a été fait en Tunisie.
2. Éliminer progressivement les subventions énergétiques régressives: cette mesure peut favoriser une croissance économique plus équilibrée et durable. Un rapport à venir souligne que cela pourrait permettre d’économiser jusqu’à 336 milliards de dollars dans la région, soit l’équivalent des économies combinées de l’Irak et de la Libye. Cette réforme contribue également à réduire la pollution et à promouvoir une utilisation plus efficace des ressources énergétiques. Des exemples de réussite, tels que les plans de réforme mis en œuvre par l’Égypte, la Jordanie et le Maroc, mettent en évidence l’importance d’une communication transparente, d’une augmentation progressive des prix et d’un soutien ciblé aux populations les plus vulnérables.
3. Améliorer les performances des entreprises publiques: ces entreprises détiennent souvent des actifs importants. L’exemple d’Oman qui a réussi à réduire sa dette publique de 41 à 30% du PIB en mettant en place ces réformes. De plus, en optimisant les performances des entreprises publiques, cela libère des ressources budgétaires pour maintenir la viabilité de la dette et renforcer la résilience face aux chocs économiques. À long terme, cela contribue à une transformation vers un avenir plus inclusif, durable et numérique.
“It’s not only what you owe, it’s what you own”, dit un dicton du FMI.