Des manifestations de grande ampleur ont éclaté dans tout le Sénégal après que le président Macky Sall a annoncé, la semaine dernière, qu’il reportait l’élection présidentielle initialement prévue pour le 25 février 2024. Pour tenter d’endiguer les troubles, les autorités ont imposé une coupure de l’accès à internet à partir de dimanche soir!
Le président Sall a justifié sa décision par sa volonté de mettre fin à la diffusion de messages haineux sur les médias sociaux, qui menaçaient l’ordre public. Les législateurs s’apprêtent à débattre d’un projet de loi recommandant un report des élections pouvant aller jusqu’à six mois. S’il est adopté, ce projet pourrait repousser les prochaines élections au mois d’août, bien après la fin du mandat du président sortant.
Ce n’est pas la première fois que le Sénégal restreint l’accès à internet face à des manifestations de l’opposition. Une coupure similaire a eu lieu en juin 2023 à la suite de l’arrestation du leader de l’opposition Ousmane Sonko.
Les dirigeants régionaux demandent instamment que des mesures soient prises. La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest a pressé les autorités sénégalaises de fixer rapidement une nouvelle date pour les élections. Les critiques ont accusé le président Sall de retarder intentionnellement le vote afin de prolonger son emprise sur le pouvoir au-delà de la limite de deux mandats.
L’élection ayant été reportée pour une durée indéterminée, le Sénégal est désormais confronté à une situation politique incertaine. L’opposition a promis de boycotter tout report de l’élection au-delà de la période de 90 jours autorisée par la Constitution.
Les jours à venir mettront à l’épreuve la démocratie et la stabilité au Sénégal, car la possibilité de nouvelles manifestations et de nouveaux troubles se profile à l’horizon. La coupure d’internet montre, encore une fois, que tout peut arriver en Afrique.