Le ministère de l’Investissement d’Arabie saoudite, en coordination avec le ministère des Finances et l’autorité de la zakat, des impôts et des douanes, n’écarte aucune piste pour doper la compétitivité et l’attractivité du pays. Ils ont annoncé un programme d’exonération fiscale sur 30 ans pour les entreprises étrangères établissant leur siège régional dans le royaume, dernière mesure en date de sa campagne agressive visant à attirer les investissements et les talents internationaux.
L’offre comprend un taux d’imposition sur les sociétés de 0% pendant 30 ans, et ce, à partir du jour où elles obtiendront leur licence. D’autres avantages tels que l’assouplissement des conditions de saoudisation et les permis de travail pour les conjoints des cadres du siège régional seront accordés. C’est une tentative sérieuse pour réussir ce programme lancé en février 2021, lorsque le royaume avait annoncé que toute entreprise étrangère n’ayant pas son siège régional en Arabie saoudite au début de l’année 2024 se verrait interdire de faire des affaires avec les entités de l’État. En octobre 2023, les ministres saoudiens ont clairement indiqué que l’ultimatum restait valable. Les entreprises étrangères devront installer leur siège régional dans le royaume d’ici le 1er janvier 2024, faute de quoi elles se verront interdire l’accès à des contrats gouvernementaux lucratifs. L’Arabie saoudite affirme que le programme a jusqu’à présent permis à plus de 200 entreprises d’établir leur siège régional dans le royaume.
Les expatriés de Dubaï, centre régional actuel, s’interrogent sur la qualité de vie à Riyad, telle la disponibilité des écoles internationales, des logements spacieux et des aspects d’un mode de vie plus occidental. En réponse à ces inquiétudes, sept écoles internationales de la maternelle à la terminale ont annoncé l’ouverture de nouveaux campus dans le royaume, a indiqué un communiqué de l’agence de presse saoudienne.
Indépendamment des opinions politiques sur l’Arabie saoudite, il faut reconnaître que cette stratégie montre, à nouveau, que pour des pays comme la Tunisie, il faudra réinventer la notion d’attractivité. Nous avons des contraintes financières et une épée de Damoclès, qui s’appelle le risque de retourner à la liste grise du GAFI, qui nous empêchent de proposer des plans aussi généreux que cela. Conserver les modestes deux milliards de dinars d’IDE qui atterrissent dans le pays chaque année semble se transformer en un défi.