Le Kenya va entamer sa campagne de privatisation d’entreprises publiques, en offrant des participations dans 11 entités. Cette première liste fait partie d’un ensemble de plus de 35 sociétés dont la vente est prévue afin d’aider, partiellement, le gouvernement à augmenter ses revenus face à un service de dette publique galopant. Le pays dépense environ 10 milliards de dollars par an pour rembourser sa dette à la Chine et à d’autres prêteurs. Il a une échéance de 2 milliards de dollars, sous forme d’eurobond en 2024. Le coût du service de la dette s’est élevé à 63,5% des recettes totales de l’État.
C’est une étape qui s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par le gouvernement pour assainir les finances publiques et stimuler le développement économique du pays. Le gouvernement a révisé la loi régissant la vente des entreprises publiques le mois dernier afin d’éliminer la bureaucratie qui ralentissait ce processus. Il a hérité d’une situation difficile à cause des dettes accumulées par son prédécesseur. Il a fait du respect du calendrier de remboursement une priorité, avant même le paiement des salaires à ses fonctionnaires. En 2023, il y a eu du retard dans la perception des rémunérations par les fonctionnaires pour la première fois depuis l’indépendance du pays en 1963. Les subventions ont été réduites et des mesures d’austérité et un tour de vis fiscal ont été mis en œuvre.
Parmi les sociétés, nous trouvons la Kenya Pipeline Company, qui est détenue à 100% par le gouvernement et qui est rentable grâce au monopole du transport de gaz et de produits pétroliers. Il y a aussi un centre de congrès à Nairobi, une maison d’édition de livres scolaires, des entreprises agroalimentaires et industrielles. La dernière privatisation d’une entreprise publique dans ce pays d’Afrique de l’Est remonte à 2008, avec l’introduction en Bourse d’une participation de 25% dans l’entreprise de télécommunications Safaricom.
Bien que la Tunisie soit dans une situation financière bien meilleure que le Kenya, elle doit suivre le pas au moins pour les participations dans des sociétés opérant dans des secteurs non stratégiques et concurrentiels. Déjà, le travail est lancé pour les banques, mais il faudra bien accélérer le rythme.