Les dirigeants de plus d’une douzaine de pays africains se réuniront aujourd’hui et demain à Berlin à l’occasion de la conférence Compact with Africa (CwA) du G20. Lancé en 2017, ce rendez-vous vise à stimuler les investissements privés sur le continent le plus pauvre du monde, mais paradoxalement celui qui connaît la croissance la plus rapide.
Les pays membres du G20 Compact sont le Maroc, la Tunisie, l’Égypte, le Sénégal, la Guinée, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo, le Bénin, le Burkina Faso, le Rwanda, la République démocratique du Congo et l’Éthiopie.
L’événement enregistrera aussi la présence de chefs d’Etats et de responsables européens de premier plan, à l’instar de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le président français Emmanuel Macron, le Premier ministre néerlandais Mark Rutte et le chancelier allemand Olaf Scholz.
L’Europe et les États-Unis sont en concurrence directe avec la Russie et la Chine sur le continent. Chacun cherche à renforcer son influence géopolitique dans une région riche en minéraux essentiels et en nouvelles opportunités économiques. Parmi ces dernières figure le potentiel de production d’énergie renouvelable, indispensable pour aider la rive nord de la Méditerranée à passer à une économie neutre en carbone. La stabilité et la prospérité du continent sont également considérées comme essentielles pour réduire l’immigration clandestine.
La CwA se caractérisera par l’absence d’une déclaration commune, les européens ne voulant pas imposer un corset à leurs partenaires africains. L’objectif est d’essayer de décrocher des résultats concrets. Les pays africains se plaignent depuis longtemps du fait que, tandis que l’Europe parle d’investissements, la Chine fournit en réalité des financements sans donner de leçons de morale. Le Vieux continent est bien conscient de cela et estime que l’Afrique peut jouer un rôle clé en l’aidant à mieux diversifier ses chaînes d’approvisionnement, à s’assurer une main-d’œuvre qualifiée, à réduire l’immigration clandestine et à réaliser sa transition écologique.
En pratique, les européens doivent donc réduire leurs pressions politiques sur différents pays africains, surtout ceux qui sont dirigés par des juntes militaires. Sans cela, les chinois et les russes auront toujours de l’avance.