Le FMI a conclu un accord avec le Kenya pour un accès immédiat de 682,3 millions de dollars et une augmentation du financement de son programme actuel de 938 millions de dollars. L’incertitude quant à la capacité du pays d’Afrique de l’Est à accéder aux marchés financiers exerçait une pression substantielle sur les liquidités, principalement en raison d’un important eurobond, d’une valeur de 2 milliards de dollars, qui arrive à échéance en 2024.
Si la demande est approuvée par le conseil d’administration du FMI, le Kenya aura accès à un total de 3,88 milliards de dollars, ce qui portera à 4,43 milliards de dollars le total des financements accordés dans le cadre des accords existants au titre de la facilité élargie de crédit. La facilité a été déjà augmentée en mai d’un milliard de dollars supplémentaires, dont 544 millions de dollars au titre de la Facilité de résilience et de viabilité.
Les investisseurs en dette souveraine sont très attentifs à l’obligation en dollars qui arrive à échéance en juin prochain, dans un contexte de faiblesse persistante de son taux de change qui pèse sur les réserves de devises fortes du Kenya. Cet accord devrait soulager les finances publiques de ce pays.
La Tunisie, qui a rejeté la coopération avec le FMI tant que l’accès aux financements reste toujours conditionné par des concessions d’ordre social, doit trouver la solution pour respecter ses engagements sans bloquer l’économie. Nous avons un eurobond de 850 millions d’euros à rembourser en février 2024.
Nous n’avons pas de doutes quant à la capacité de Tunis à être au rendez-vous. Les crédits annoncés de la part de l’Algérie (300 millions de dollars) et de l’Arabie saoudite (500 millions de dollars) sont d’une importance cruciale et doivent être obtenus dès le début de l’année.
Néanmoins, les craintes sont l’impact de cette hémorragie sur la capacité à financer l’économie réelle et la production. Nous pensons qu’en l’absence d’une vraie saison de pluies qui met fin à un stress hydrique inédit, nous allons connaître un nouvel épisode de faible croissance en 2024.