Les Tunisiens aspirent à améliorer leurs conditions de vie, et cela les conduit souvent hors de leurs frontières ce qui explique que le taux d’émigration reste plus élevé que celui de l’immigration. On parle de l’arrivée de plus de 60 000 étrangers en Tunisie, soit environ 0,5% de la population totale. Cette tendance s’explique en partie par la complexité du processus que doivent traverser les migrants cherchant à s’établir en Tunisie pour obtenir un statut régulier. Les procédures liées à l’obtention d’un permis de séjour et de travail sont notoirement fastidieuses, ce qui accroît la vulnérabilité des migrants et limite leur capacité à contribuer pleinement à l’économie tunisienne.
Du coup c’est normal de constater que depuis la fin de 2022, la Tunisie s’est imposée comme un point de transit essentiel pour la migration irrégulière vers l’Europe. En seulement huit mois, plus de 70 000 personnes ont emprunté cette voie depuis la Tunisie, principalement des ressortissants d’Afrique subsaharienne.
Par ailleurs, la démographie du pays est en pleine mutation, et la pyramide des âges en 2050 ressemblera à celle de l’Italie actuelle. Cela souligne l’importance croissante de la migration, tant en termes d’arrivées que de départs. Une coopération accrue avec les pays de destination peut renforcer l’adéquation des émigrants avec les besoins étrangers, offrant ainsi des avantages à long terme pour la Tunisie.
Face aux difficultés économiques et sociales, l’émigration s’affirme comme une stratégie majeure pour les Tunisiens. Le nombre de Tunisiens vivant à l’étranger dépasse largement celui des étrangers résidant en Tunisie. L’émigration a augmenté significativement ces deux dernières décennies, en particulier depuis 2019.
En effet, par comparaison avec d’autres pays, l’immigration en Tunisie demeure à un niveau relativement bas. Cependant, pour tirer pleinement parti des avantages que peut offrir la migration en Tunisie, il est impératif de mettre en place des politiques éclairées. L’alignement des compétences des migrants sur les besoins des pays de destination constitue un défi central à relever. La promotion de la migration régulière tout en renforçant les bénéfices économiques et préservant les droits fondamentaux des migrants s’impose comme une priorité cruciale dans ce contexte.