Le chômage demeure le principal problème économique et social en Tunisie. L’économie tunisienne ne génère pas suffisamment de postes d’emploi compatibles avec la formation offerte par les universités. Le besoin essentiel consiste en une main-d’œuvre moyennement qualifiée et issue plutôt des centres de formation professionnelle. Les ressources humaines disponibles sont plutôt des diplômés universitaires mais qui n’ont pas toutes les compétences requises pour être productifs.
Face à ce constat, les entreprises investissent souvent dans des formations complémentaires et perdent du temps dans l’encadrement. Pour les encourager, l’Etat propose des incitations pour cofinancer les charges de recrutement lors des premières années, notamment le contrat d’initiation à la vie professionnelle (CIVP) ou Karama.
Le projet de loi de finances 2024 a prévu des interventions à travers le Fonds national de l’emploi. Il compte ainsi financer:
– 104 000 contrats CIVP pour un coût total de 191 Mtnd,
– 6 800 contrats Karama pour un coût de 63,5 Mtnd,
– 11 000 contrats dans le cadre du programme du Service civil volontaire pour la somme de 24,7 Mtnd.
En tout, ces interventions devraient couvrir 121 800 contrats, ce qui n’est pas rien par rapport au nombre de jeunes qui souffrent du chômage ou qui sont au début de leur vie professionnelle.
Ces efforts sont à saluer. Néanmoins, les entreprises font face à d’autres problèmes. Les ressources humaines ne sont plus stables et il y a une forte rotation, notamment parmi celles opérant dans l’industrie des TIC. Ce que propose l’Etat est un complément de salaire, dont le montant global est faible par rapport aux aspirations d’une jeunesse branchée. Il y a un gap qui affecte la productivité de toute une nation, mentalement et émotionnellement perdue.