Un troisième trimestre calme pour la BNA, qui a vu son PNB reculer légèrement de 0,6% à 242,103 Mtnd. Les produits d’exploitation bancaire ont atteint 541,056 Mtnd, une hausse de 11,6% en rythme annuel. Néanmoins, c’est la marge d’intérêt qui s’est effritée, baissant de 15,3% à 118,590 Mtnd. Idem pour les commissions nettes en produits, qui ont totalisé 33,118 Mtnd, une diminution de 9,7% en glissement annuel. Les revenus des portefeuilles titres d’investissement et commercial ont compensé cette baisse, atteignant 90,395 Mtnd au troisième trimestre 2023 contre 66,894 Mtnd une année auparavant.
Depuis le début de l’année, le PNB de la banque reste sur une hausse de 6,8% à 738,390 Mtnd, mais avec les mêmes tendances en termes de structures. La marge d’intérêt a diminué de 8,3% à 347,666 Mtnd, les commissions nettes de -7,5% à 102,898 Mtnd. En même temps, les revenus des portefeuilles ont drainé 287,826 Mtnd.
Ces évolutions sont le résultat des taux d’intérêt élevés. Si l’encours de crédits est le plus large en Tunisie, de 14 380 Mtnd fin septembre 2023, la banque a vu la structure de ses dépôts devenir plus chère. Sur une année, les dépôts à vue ont reculé de 267,296 Mtnd alors que ceux d’épargne ont augmenté de 309,139 Mtnd. Les clients exigent une rémunération de leurs fonds, ce qui se répercute sur les marges d’intérêt de la BNA.
L’établissement de crédit public a pu maîtriser ses charges opératoires, avec une hausse plus faible que ses revenus, de 5,3% à 266,939 Mtnd.
La BNA, sous le feu des projecteurs ces dernières semaines, a pu reprendre. Il ne faut pas oublier que le premier trimestre de l’année a connu une hémorragie des dépôts, alors qu’elle est aujourd’hui sur une collecte nette positive. La banque a repris le chemin de la croissance, mais les taux élevés lui ont rendu la facture chère. En même temps, ce sont ces taux élevés qui ont permis à la salle de marché d’atteindre un tel PNB. L’impact n’est pas tout à fait un jeu à somme nulle.