Depuis hier, des rumeurs circulent sur la possibilité d’interdire TikTok en Tunisie. L’information a fait la une des autres réseaux sociaux, bien qu’aucune source officielle n’ait confirmé ce pas.
Il faut avouer que cette application, en particulier, s’est transformée en un problème et un challenge pour des parents souvent dépassés. Son contenu n’a aucune limite, au vrai sens du terme, et fait gagner beaucoup d’argent à ses jeunes utilisateurs.
Néanmoins, l’une des pistes possibles pour réduire son impact serait d’interdire la monétisation du contenu sur cette application. Cela signifie que les utilisateurs ne seront plus autorisés à encaisser des revenus en regardant des vidéos ou en lançant des live à contenu offusquant.
L’application subit des pressions dans plusieurs pays. L’Indonésie, son plus grand marché en Asie du Sud-Est et son deuxième marché mondial, vient d’imposer l’interdiction des transactions électroniques directes sur la plateforme. Les autorités ont remarqué une multiplication des achats impulsifs. Elles comptent obliger ceux qui veulent réaliser des achats de passer une application distincte, ce qui pourrait entraîner un taux d’abandon élevé.
De plus, les autorités indonésiennes se préparent à lancer une nouvelle réglementation des médias sociaux afin de réduire leur impact sur les micro, petites et moyennes entreprises. Les marchés physiques souffrent d’une chute de l’afflux. Elles pensent exiger l’application d’un prix minimum de 100 dollars pour les articles achetés directement à l’étranger via ces plateformes. Tous les produits proposés doivent répondre aux normes locales. TikTok Shop représente 5% de la valeur marchande brute du commerce électronique en Indonésie. En juillet, la valeur des transactions électroniques dans la plus grande économie d’Asie du Sud-Est réalisées par le réseau chinois a atteint un niveau record de 10,3 milliards de dollars.
TikTok cherche à se développer loin des États-Unis, où toutes les applications chinoises sont confrontées à des vents contraires d’ordre politique. L’Europe ne regarde pas d’un bon œil ce qui se passe dans ce réseau et c’est au tour des autres pays de se rendre compte de ses conséquences nuisibles. Les Tunisiens ne sont pas autorisés à réaliser des achats en devises, mais ils peuvent monétiser leur contenu. Economiquement, il y a un manque à gagner fiscal à cause des e-shops qui se multiplient, commercialisant des articles importés illégalement. Il faut trouver le juste milieu entre la préservation du tissu entrepreneurial réel et la protection de la liberté d’expression.