L’agence de notation R&I a annoncé une révision à la baisse de la note souveraine de la Tunisie de B à B- avec une perspective négative, suggérant que d’autres déclassements pourraient survenir si les inquiétudes sur la soutenabilité de la dette gouvernementale se renforçaient.
Cette décision fait suite à des inquiétudes croissantes concernant la persistance de déficits fiscaux élevés et l’incertitude entourant la consolidation budgétaire, en plus d’une dette gouvernementale en hausse. L’économie tunisienne a fait face à des défis significatifs ces dernières années, notamment en raison de la pandémie mondiale et des hausses des prix mondiaux de l’énergie et des denrées alimentaires. Ces facteurs ont alimenté une inflation accrue, exerçant ainsi une pression supplémentaire sur l’économie nationale. Bien que des signes de reprise aient été observés grâce au retour de la demande touristique et d’autres éléments en 2023, le pays n’a pas encore atteint le niveau de croissance d’avant la pandémie à la fin de l’année 2022.
A dire vrai, l’une des principales préoccupations exprimées par R&I est le déficit fiscal persistant, qui a atteint 7,6% du PIB en 2022. Bien que le gouvernement ait annoncé des mesures pour contenir les dépenses salariales et augmenter les recettes fiscales, il existe un risque à la hausse concernant les dépenses liées aux subventions. Cette incertitude autour des réformes économiques et fiscales ajoute à la complexité de la situation économique.
Le déficit notable du solde courant est en grande partie attribué à un excédent insuffisant dans le secteur des services pour compenser le déficit commercial. Malgré les prévisions d’une réduction du déficit pour 2023, son niveau restera élevé. La présence d’une dette extérieure considérable expose l’économie à des secousses externes. Bien que les réserves de change ne soient pas idéalement élevées, leur capacité à couvrir environ trois mois d’importations apporte un certain niveau de soutien à l’appréciation de la liquidité en devises étrangères par R&I.
L’agence reconnaît les efforts du gouvernement et de la Banque centrale de Tunisie (BCT), mais elle juge le soutien du FMI nécessaire. “Bien que certaines avancées aient été enregistrées dans les réformes structurelles proposées par le gouvernement, les négociations avec le FMI depuis l’accord préliminaire en octobre 2022 n’ont pas connu de progrès significatifs. Le soutien du FMI est jugé essentiel pour assurer la stabilité des réserves en devises étrangères, consolider la stabilité macroéconomique et stimuler la croissance économique grâce aux réformes nécessaires”, explique l’agence dans un communiqué paru aujourd’hui.