Suite à de nombreuses réponses à son article « Bullshits Jobs », écrit en 2013 sous forme de pamphlet, David Graeber revient avec un livre contenant son enquête aux Editions Les liens qui Libèrent, mis en vente en septembre 2018. Cet enseignant en anthropologie et en économie à la London School Economics lève le voile sur un nouveau type de mal du siècle : l’inutilité professionnelle.
Pour définir le concept des « Bullshit Jobs », la grande voix du mouvement contestataire Occupy Wall Street, fait comprendre que le simple fait de trouver des difficultés à « expliquer aux autres ce que vous faites exactement au travail » est un signe que votre profession soit « effectivement un job à la con ».
Par exemple, « Si vous écrivez des rapports que personne ne lit, vous effectuez probablement un emploi à la con, sans même le savoir ». En d’autres termes, si vous avez la sensation que la disparition éventuelle de votre travail du jour au lendemain ne fera aucune différence, votre métier est dépourvu de sens.
Graeber apporte plus de précisions concernant la part des personnes exerçant ce type de travail dans le monde. « Une agence de sondages a fait une enquête en Angleterre, une autre en Hollande et d’autres ailleurs encore, et ce qu’elles ont trouvé, c’est qu’entre 30 et 40% des personnes déclarent que leur travail ne contribue en rien au monde ».
Cette enquête entre dans le panthéon des critiques du système capitaliste. A part les inégalités, l’isolement et la misère qu’il génère, s’ajoute une inefficacité en plus à décrier ; un bon nombre de personnes qui sont payés à ne rien faire.