Selon Fitch Solutions, les recettes touristiques de 13 pays arabes en 2023 atteindraient 709 milliards de dollars, une hausse de 38% en glissement annuel. Tous les pays devraient afficher une amélioration à l’exception du Qatar qui enregistrerait une baisse de 14% par rapport à 2022. C’est une évolution logique après une année exceptionnelle, marquée par l’organisation de la Coupe du monde FIFA 2022.
Les Emirats arabes unis sont la première destination touristique de la région Mena, avec des recettes 2023 estimées à 40,8 milliards de dollars. Ils devancent de loin l’Arabie saoudite (21,7 milliards) et le Qatar (16,2 milliards). Viennent ensuite l’Egypte (14,4 milliards), la Jordanie (13,2 milliards), le Maroc (10,1 milliards), le Liban (6,5 milliards), le Bahreïn (4,8 milliards) et Oman (2,9 milliards). La Tunisie se classe immédiatement après, à la 11e place, avec seulement 1,5 milliard de dollars.
Mais pourquoi notre recette reste faible en dépit d’une saison qui s’annonce record? L’explication réside dans la structure de nationalités des touristes qui visitent la Tunisie. Sur les quatre premiers mois de 2023, 1,860 million de touristes ont visité le pays et ont généré des recettes de 1 297,7 MTND. La recette moyenne par touriste est de 697,5 TND. Ce montant reste faible par rapport aux autres pays, car une bonne partie des dépenses de ces touristes est réalisée hors circuit.
En fait, et sur toute cette période, 1,384 million de touristes ne sont autres que des Algériens et des Libyens. Ils connaissent bien le pays et nouent facilement des relations avec les locaux pour louer des villas et des appartements, sans passer par les hôtels. Ils consomment auprès des épiciers et fréquentent des cafés et des restaurants qui sont généralement des forfaitaires. Tout cet argent n’est pas pris en compte dans les chiffres officiels, ce qui fait que l’écart entre la recette réelle et celle effective est grand.
En 2022, chaque nuitée dans un hôtel a rapporté environ 214 dinars. En 2019, la saison référence jusqu’à aujourd’hui, ce chiffre était de 232 dinars. Si tous les touristes passent par le secteur réglementé, une simple opération de calcul permettra de conclure qu’il y a 50% de recettes perdues.
L’une des solutions est de faire une révolution dans les moyens de paiement internationaux, la loi de change et la fiscalité de cette activité. Il suffit d’améliorer le cadre réglementaire pour avoir immédiatement des résultats.