Comme chaque début de mois, nous examinons la situation des OPCVM. C’est particulièrement important, car il s’agit d’un indicateur clé pour l’épargne d’une part, et pour la capacité du marché à absorber les émissions sur le marché primaire, aussi bien de titres de créance que ceux de capital, d’autre part.
Au cours du mois de mai 2023, ces véhicules d’investissement ont pu attirer 153,3 MTND. A titre comparatif, c’est une nouvelle performance à mettre à l’actif des intermédiaires en Bourse. Par type d’organisme, ceux obligataires ont collecté 89,8 MTND, contre 61,8 MTND pour ceux mixtes. Les OPCVM actions sont valorisés à 12,9 MTND, une appréciation de 1,9 MTND par rapport à fin avril 2023. En partie, cela provient de l’appréciation des titres sur le marché boursier, surtout que le Tunindex se porte bien.
Ce flux d’investissement est essentiellement dû à l’Emprunt obligataire national, dont la seconde tranche a été massivement souscrite au cours du mois de mai. Pour rappel, les intermédiaires en Bourse ont assuré 78,08% des souscriptions par le biais des OPCVM. Les véhicules obligataires affichent un actif net de 4 918,5 MTND, se rapprochant ainsi de la barre symbolique des 5 milliards de dinars.
Depuis le début de l’année, les OPCVM ont gagné 509,1 MTND, dont 384,1 MTND qui se sont dirigés vers les fonds obligataires. Ceux mixtes, dont l’essentiel des placements sont effectués en titres à revenus fixes, ont également vu leur actif augmenter de 120,7 MTND.
Une bonne partie de l’argent qui a quitté les banques, un constat que nous avons observé dans les indicateurs d’activité des établissements de crédit cotés, a atterri dans les OPCVM. Pour une fois, la hausse des taux ne massacre pas l’épargne collective, qui a bien retenu les leçons des années précédentes.
C’est également un bon signe pour les levées de fonds à venir. Il reste deux tranches pour l’Emprunt obligataire national de 1 400 MTND, sans compter ceux des banques et des compagnies de leasing. Le marché de la dette est de plus en plus profond en Tunisie. Il reste maintenant de le rendre plus liquide pour attirer les personnes physiques en quête de rendement plus élevé, surtout que l’inflation semble persister pour longtemps.