Si les héritiers de Carthage traversent une crise de pain, ceux de Rome en ont également. Qu’il s’agisse d’un plat de spaghetti aglio e olio ou de penne arrabbiata, le prix de l’aliment préféré des Italiens monte en flèche. Le sujet est très sérieux et une réunion de crise a été tenue par le gouvernement de Giorgia Meloni.
Les prix des pâtes ont augmenté de 17,5% en mars et de 16,5% en avril, selon les statistiques officielles. Cette hausse est deux fois plus importante que celle de l’inflation. C’est une catastrophe pour l’Italien qui consomme, en moyenne, 23 kg de pâtes par an.
Ces niveaux exorbitants s’expliquent par le fait que les producteurs vendent désormais leurs stocks de pâtes, fabriqués à une période de hausse de coût des matières premières, à savoir le blé et l’énergie. L’augmentation des coûts d’emballage et de logistique a également contribué à la hausse des prix.
En mars 2022, le prix du blé a atteint son pic en plus de dix ans à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Mais les coûts de ces intrants ont baissé depuis lors, et les prix sont restés élevés, cette fois pour accroître les bénéfices. Ils ne baisseront donc que si la consommation diminue de manière significative. En 2007, les Italiens ont fait une grève d’une journée contre l’achat de pâtes lorsque les prix avaient augmenté de 20%.
Une réunion dédiée à ce problème a été organisée, en présence de producteurs de pâtes, d’associations de consommateurs et de représentants du gouvernement. Certains ont demandé un plafonnement du prix des pâtes afin d’enrayer la hausse des prix, une proposition immédiatement rejetée.
Si vous comptez vous déplacer en Italie en cette période, vous êtes bien prévenus. Goûter aux spécialités locales peut se mesurer en termes de pourcentage de votre allocation touristique.