“Comment la transition numérique peut-elle favoriser la transition verte ?” telle a été la question abordée lors de l’atelier d’experts organisé par International Trade Center en partenariat avec BusinessMed autour des Transitions jumelles dans les pays du sud de la Méditerranée . Et ce, le jeudi 9 février 2023 au Movenpick Gammarth.
Dans son mot d’ouverture, Lilia Hachem Naas, cheffe du Bureau Moyen Orient et Afrique du Nord du Centre de Commerce International (ITC) a d’emblée indiqué que la région du Sud de la Méditerranée est considérée comme l’une des plus vulnérables aux risques climatiques, en l’occurrence, l’augmentation des températures, des précipitations rares et une désertification accélérée.
Cependant, la transition numérique, de par les solutions innovantes en matière d’efficacité énergétique, de gestion intelligente des déchets, d’utilisation de sources d’énergie renouvelable et de transport durable peut jouer un rôle clé dans la promotion de la transition verte.
Dans ce cadre, ITC est en train d’élaborer une étude, en la matière, dont les conclusions préliminaires ont été présentées par l’expert international en transition écologique, Adel Ben Youssef.
A ce titre, Ben Youssef indique que les 10 technologies qui vont révolutionner notre futur sont.., les drones, la blockchain, le Big Data, l’intelligence artificielle et la génétique.” Le stockage de l’information le plus efficace sera sur de la matière vivante”.
Par ailleurs, l’expert affirme qu’en 2022, les émissions de CO2 sont aux alentours de 40 giga tonnes d’or. L’usage de l’intelligence artificielle peut nous amener à épargner de 2.6 à 5.3 Giga tonnes, soit presque entre 5 et 10 % du total des émissions.
En outre, et selon le plan climat de l’Union européenne, on constate que 50 % de l’utilisation de l’énergie est due aux climatiseurs et au chauffage. La technologie est alors à même d’améliorer l’efficacité énergétique. Le passage d’une climatisation et d’un chauffage qui est contrôlé par les humains vers un système contrôlé par l’IA est très avantageux. Dans ce sens, Ben Youssef a cité comme exemple certaines avenues de Nice où l’intensité de la lumière est proportionnelle au nombre des smartphones dans cette allée.
L’expert a mis en avant la capacité des technologies numériques à changer les comportements humains. A cet effet, il explique qu’à l’aide des données, relatives à la consommation d’énergie domestique, disponibles sur les smartphones, les gens connaissent exactement leur consommation d’énergie et donc peuvent adopter des comportements plus éco-énergétiques. Ce suivi peut se faire via des applications sur leur smartphone. Les utilisateurs reçoivent des suggestions pour réduire leur consommation. Par exemple, ils peuvent être informés lorsqu’ils utilisent excessivement de l’énergie pour la climatisation ou l’éclairage, et peuvent alors prendre des mesures pour corriger ces comportements.
“L’adoption de ces applications en Allemagne, en France et en Belgique, a réduit la consommation d’énergie d’électricité respectivement de 9, 10 et 11%”, proclame Adel Ben Youssef.
En Tunisie, un projet en matière de l’industrie 4.0 conduit par la GIZ à permis à des industriels et des chefs d’entreprises de maîtriser 25 % des coûts énergétiques, nous rapporte l’expert.
Pour ce qui est des entreprises, le rapport révèle que l’absorption de la technologie dans les pays du sud de la Méditerranée demeure faible.Notons que cette notion fait référence à la capacité d’une entreprise, d’une organisation ou d’un pays à intégrer et à utiliser des technologies nouvelles ou améliorées de manière efficace. Cela peut inclure la capacité d’acquérir, d’adapter et de déployer les technologies nécessaires, ainsi que d’évaluer leur impact sur les opérations, les processus et les stratégies de l’entreprise.
Le sujet est de toute urgence aux vues des mesures mises en place par l’Union européenne comme le pacte vert, les nouvelles taxes carbone à la frontière et qui risquent de réduire la compétitivité des pays de la région et de ses entreprises”, indique Saoussen Ben Romdhane, chargée de promotion et développement d’affaires du Bureau Moyen Orient et Afrique du Nord du Centre de Commerce International. Et d’ajouter “l’ITC travaillera sur la concrétisation de chaque recommandation donnante, ainsi, naissance à des projets”.