La présidente de l’Ordre des architectes de Tunisie (OAT), Leïla Ben Jeddou, a estimé que la loi de finances de 2023 représente un problème majeur pour les architectes et les autres professions libérales notamment avec les taxes sur la valeur ajoutée, qui sont passées de 13 à 19%.
Lors de sa participation à une conférence organisée par l’Union tunisienne des professions libérales (Utpl) sur la loi de finances 2023, elle a considéré que le secteur du bâtiment souffre de nos jours en Tunisie. En effet, cette augmentation du taux de la TVA va alourdir les charges sur le citoyen, conduisant ainsi à abandonner les services des architectes. “En procédant ainsi, l’Etat encourage l’implantation du secteur informel d’une manière ou d’une autre”.
De plus, elle a ajouté qu’en 2022, elle a signé la fermeture de 26 projets dont le propriétaire veut faire une reconversion professionnelle ou émigrer à l’étranger. D’ailleurs, avec 0% d’investissement dans cette nouvelle loi, les gens, notamment les jeunes diplômés, préfèrent émigrer pour une meilleure visibilité de leur avenir. Et elle avoue qu’en agissant ainsi, “l’Etat veut créer un pays de retraités”.
Ben Jeddou a appelé l’Etat à “s’ouvrir, à discuter et à échanger avec les professions libérales, supposées être des forces de proposition et de réflexion, pour pouvoir se développer ensemble dans un climat de confiance mutuelle”. Tout en rappelant que la baisse de la contribution du secteur de la construction au PIB du pays, passée de 26 à 7%, est révélatrice des problèmes rencontrés par le secteur.
Notons que cette conférence a été marquée aussi par la présence des représentants du ministère des Finances et des présidents des ordres faisant partie de l’Utpl tels les avocats, les architectes, les comptables, les experts-comptables et les médecins.