Bien que les conditions économiques actuelles soient relativement hostiles au développement rapide de la Bourse de Tunis en tant que plateforme de levées de fonds, les réalisations de 2022 étaient bonnes.
Pour les sociétés cotées, trois opérations d’augmentation de capital en numéraire ont eu lieu: 0,800 MTND par Sotipapier, 23,021 MTND par Land’Or et 30,400 MTND par Maghrebia Vie. Quant aux sociétés faisant appel public à l’épargne mais hors cote, il y a eu une grande recapitalisation par la QNB Tunisia pour 240 MTND, et une autre de petite taille par la Sonede International pour 1,764 MTND. En totalité, le marché financier a permis des souscriptions dans des actions nouvelles de 295,985 MTND en 2022. Ce montant reste modeste par rapport à ce que ces entités auraient pu lever si elles étaient plus courageuses et convaincantes.
Sur le compartiment de la dette obligataire, les émissions par les sociétés cotées ont totalisé 672,499 MTND, et ce, avec et sans appel public à l’épargne. Les sociétés hors cote, essentiellement les institutions de microfinance, ont pu lever 157,150 MTND. En tout, 829,649 MTND qui ont été collectés.
A cela, il faudra ajouter les émissions de titres obligataires souverains et qui ont atteint 2 975 MTND. Cela nous donne des fonds mobilisés par le marché financier en 2022 de 4 100,148 MTND. Cette somme reste inférieure à ce que le Trésor a pu obtenir à travers ses émissions de BTA et de BTCT, respectivement de 1 874 MTND et 4 070 MTND.
Cela nous donne une industrie financière (hors fonds) capable d’investir plus de 10 milliards de dinars en une seule année. Doubler l’investissement des entreprises privées est largement possible si l’Etat allège sa pression sur le marché et parvient à générer des ressources autres que fiscales. Céder des actifs lui permettra d’encaisser du cash, d’alléger son bilan et d’impliquer les opérateurs privés dans les secteurs jusque-là verrouillés. De plus, autant de moyens de financement vont mécaniquement faire baisser les taux sur le marché monétaire. Relancer l’économie ne nécessite pas une baguette magique. Juste du bon sens.