Le projet du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) de l’Union européenne (UE) a fait un grand pas en avant hier après qu’un accord provisoire ait été conclu entre le Conseil de l’UE et les membres du Parlement européen.
Dans une déclaration, le Parlement a indiqué que la taxe MACF serait établie « pour égaliser le prix du carbone payé pour les produits de l’UE fonctionnant dans le cadre du système communautaire d’échange de quotas d’émission et celui des marchandises importées ». Les entreprises qui importent dans l’UE devront acheter des certificats MACF, destinés à combler la différence de prix.
Le MACF couvrira une série de biens et de secteurs tels que l’électricité, les engrais, l’aluminium, le ciment, l’acier et le fer. Il a également été élargi pour inclure l’hydrogène et d’autres produits comme les boulons et les vis. « Seuls les pays ayant la même ambition climatique que l’UE pourront exporter vers l’UE sans acheter de certificats MACF », a indiqué la déclaration du Parlement européen.
Les plans ont été conçus pour respecter pleinement les règles de l’Organisation Mondiale du Commerce. De plus, « les nouvelles règles garantiront que les efforts de l’UE et du monde en matière de climat ne sont pas sapés par la délocalisation de la production de l’UE vers des pays aux politiques moins ambitieuses ».
En pratique, le plan signifie que les pays qui ne sont pas alignés sur les objectifs climatiques de l’UE seront contraints de réduire leurs émissions s’ils veulent exporter des marchandises dans l’UE, ou de débourser des sommes supplémentaires pour obtenir des certificats. Le MACF devrait s’appliquer à partir d’octobre 2023, avec une période de transition intégrée.
Le mécanisme est une pièce maîtresse dans l’objectif plus large de l’UE de réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 55 % d’ici à 2030, par rapport à 1990. Il s’est attiré les foudres de grandes économies comme la Chine.
La Tunisie devrait s’inquiéter car elle doit s’aligner aux objectifs de l’UE en matière climatique pour éviter des problèmes d’exportation vers notre premier partenaire commercial.
A rappeler qu’avant d’être définitif, le MACF devait encore être confirmé par le Parlement européen, les ambassadeurs des États membres de l’UE, puis adopté par les deux institutions avant d’être définitif.