La Fédération Tunisienne des Agences de Voyages a organisé, en ce matin du 17 juillet 2017, une conférence de presse, en présence de son président, Mohamed Ali Toumi; de Nada Ghozzi, présidente de la commission Outgoing au sein de la FTAV; de Fehmi Houki, directeur général au ministère du Tourisme; de Kamel Saad, secrétaire général adjoint à l’UGTT et Mehdi Heloui, représentant de l’ONTT.
À l’ordre du jour : l’outgoing, l’activité chargée d’accompagner les touristes tunisiens pour des séjours à l’étranger. La FTAV réclame, en effet, la révision à la hausse de l’allocation qui est réservée aux agences de voyages dans le cadre de cette activité, fixée actuellement à 25 millions de dinars. “Le nombre de Tunisiens souhaitant séjourner à l’étranger ne cesse d’augmenter d’année en année, et l’allocation qui nous est réservée n’est plus en adéquation avec la demande”, a déclaré Mohamed Ali Toumi. “Le montant dont nous avons besoin représente moins de 3% de la recette en devises du secteur touristique, estimée à 3600 millions de dinars”, a-t-il ajouté.
Pour pouvoir répondre aux besoins de leurs clients, les agences de voyages sont amenées à payer leurs partenaires à l’étranger (hôtels, …) en devises. Une somme leur est allouée chaque année dans ce sens et qui n’a cessé d’augmenter pour passer de 10 millions de dinars en 2006, à 20 millions en 2014, puis à 25 millions en 2016. Cependant, une étude réalisée en 2014 par le ministère du Tourisme, en collaboration avec le ministère des Finances et la Banque Centrale, avait recommandé l’augmentation graduelle de cette allocation : 40 millions de dinars en 2016, 50 millions en 2017 puis 60 millions en 2018, avant la libération totale du secteur en 2019. “Malgré cela, un Conseil ministériel réuni en février dernier ne nous a alloué que 25 millions de dinars”, s’indigne le président de la FTAV.
Non seulement ce montant a été épuisé dès le 4 juillet dernier, mais a été dépassé de 15 millions de dinars : “Cela veut dire que des agences tunisiennes ne seront pas en mesure de pouvoir tenir leurs engagements envers leurs clients mais aussi leurs partenaires à l’étranger”, a-t-il ajouté.
D’après Mohamed Ali Toumi, c’est au ministère du Tourisme de faire le suivi et d’alerter les agences de voyages lorsque le montant qui leur est dédié est épuisé. Ce qui n’a pas été le cas. “D’habitude, nous entamons les séances d’évaluation dès la fin de la saison estivale. Cette année, en revanche, la demande était tellement importante que nous avons tiré la sonnette d’alarme dès le mois de juin. Mais le temps de préparer les réunions d’évaluation, la somme allouée avait déjà été épuisée à la fin de ce même mois”, a regretté Fehmi Houki.
“Vu les difficultés dans l’activité incoming, plusieurs agences se sont tournées vers l’outgoing”, a déclaré Nada Ghozzi. Mais la dépréciation du dinar et l’inadéquation de l’enveloppe réservée à l’activité risquent de les pousser à “mettre la clé sous la porte”, a-t-elle ajouté. Un point qui a été appuié par le secrétaire général adjoint de l’UGTT qui a déclaré que limiter le quota de l’outgoing à 25 millions de dinars va engendrer la perte d’emplois. Et d’ajouter : “Le secrétaire général a pris conscience de la gravité de la situation et devrait en parler au Chef du gouvernement. Si les solutions adéquates ne seront pas prises, nous serons contraints d’user de tous les moyens pour être entendus”.