Le sujet des exits est souvent mentionné dans l’écosystème startup comme le signe de réussite. Le terme “exit” dans les startups signifie la “revente des actions d’une société, soit par introduction en bourse (IPO), soit en cas d’acquisition par une autre société, par un autre fonds, ou par les managers.” (Beaboss) Les fondateurs de startups rêvent d’acquisition par de grandes entreprises. Les investisseurs rêvent d’acquérir une solution clé en main avec un bon retour sur investissement.
Un panel sur les acquisitions et l’internationalisation
Le sujet des exits en région MENA et plus particulièrement l’Afrique du Nord a été central lors de l’un des panels de l’AfricArena North Africa Summit 2022. Le panel portait sur “Les exits de 2021 augmentent dans la région MENA : 39 pour la région MENA, 2 pour l’Afrique du Nord. Comment l’Afrique du Nord peut-elle accélérer le cycle de vie de ses startups?”
Il a fait intervenir : Abigail Thomson, Senior Capacity Development Officer (Fmo), Walid Bellagha, Managing director (Endeavor Tunisia), Asma Bouzaidi, Senior Investment Associate (Flat6labs), Ibrahim Ramadan, Partner (Sawari Ventures), Alaya Bettaieb, Director General (Smart Capital).
Le titre du panel “2021 Exits grow in MENA 39 vs North Africa 2” soit 39 exits en région MENA contre 2 seulement en Afrique du Nord, montre une différence entre l’Afrique du Nord et le reste de la région MENA.
Les points de vue divergent entre domaine d’activité, évolution de l’écosystème et particularités de l’Afrique du Nord
Pour Walid Bellagha, les tendances de ces dernières années observées dans l’écosystème entrepreneurial sont un important changement lors des 5 à 6 dernières années. Il cite : “Des success stories sont nées et représentent une importante inspiration pour l’écosystème local. Ce sont des éléments clés qui font naître les vocations et encouragent les prochaines générations. Les exits et les stock options seront de plus en plus nombreux à l’avenir.”
Ibrahim Ramadan compare la région MENA dans son ensemble à la région Afrique du Nord: “Il y a une distinction entre les pays du Gulf Cooperation Council (GCC) et les pays d’Afrique du nord. Les pays du GCC comprennent : l’Arabie saoudite, Oman, le Koweït, Bahreïn, les Émirats arabes unis et le Qatar. Les pays du GCC ont plus de liquidités que ceux d’Afrique du Nord. D’où un plus important nombre d’investissements”
Asma Bouzaidi salue le travail de l’incubateur Flat6labs des dernières années : “Nous avons fait un travail gigantesque ces 5 dernières années. Avant de parler d’exits, nous devons d’abord parler de labelliser une startup ou structurer l’écosystème. En 5 ans, Flat6labs a investi dans 75 startups. Nous encourageons les gens à prendre des initiatives et à se lancer dans l’entrepreneuriat. Le travail est à plusieurs niveaux : éveiller les consciences à l’entrepreneuriat, soutenir l’écosystème entrepreneurial, financer les startups, puis tous les milestones à réaliser avant de parvenir à un exit. Par exemple, Gomycode a réalisé la plus importante levée de fonds pour une Edtech en Afrique.”
Alaya Bettaieb analyse le cas tunisien à la lumière des domaines où opèrent les startups ayant réussi : “En considérant les startups qui réalisent des exits dans les pays du Golfe, elles opèrent probablement dans le commerce, les biens de consommation et autres domaines similaires. Dès que l’on investit dans la technologie, l’innovation, les entreprises scalables, des entreprises comme Instadeep et Expensya ne font pas d’exit mais plutôt des levées de fonds.”
Un exemple de success story : Hawaya
Abigail Thomson évoque le cas de Harmonica (maintenant appelée Hawaya). Il s’agit de la version hallal de Tinder, soit une application de rencontre pour musulmans. L’application a repris un concept déjà existant et l’a adapté au contexte du public cible. Elle est citée en tant que success story. La startup égyptienne a été accompagnée par Flat6labs Egypt et a été l’un des premiers exits de la structure.