L’Observatoire national de l’agriculture (Onagri) a montré l’étendue du déficit commercial de la Tunisie. Dans son dernier rapport sur la balance commerciale alimentaire à fin juin 2022, l’Onagri explique que l’importation des céréales est un facteur important du changement par rapport à 2021. Or, la sécurité alimentaire et la dépendance à l’import pour les céréales sont un sujet crucial pour l’économie tunisienne.
Ainsi, le déficit est de 1559,7 MTND contre 806,9 MTND durant la même période de l’année précédente. Il enregistre ainsi un taux de couverture de 66,9% en 2022 contre 75,1% en 2021.
Le déficit enregistré est essentiellement le résultat de l’accroissement du rythme des importations des céréales (+48,6%), du sucre (+141,0%) et des huiles végétales (+70,1%) et cela malgré la hausse des exportations d’huile d’olive (+34,0%).
Hausse des prix et augmentation des importations
Selon le rapport de l’Onagri, le prix du blé dur a enregistré une hausse de 90,2% par rapport à l’année dernière. Les prix des autres produits céréaliers (blé tendre, orge et maïs) ont enregistré une hausse variant entre 44 et 55%, cette hausse est principalement liée aux répercussions de la guerre entre la Russie et l’Ukraine.
Les prix à l’importation des céréales ont connu une hausse de +90,2% pour le blé dur, de
+58,1% pour l’orge, +55,1% pour le blé tendre et de +44,3% pour le maïs.
Etat des lieux de la moisson 2022
Mohamed Rjeibia, membre du bureau exécutif de l’UTAP, chargé des grandes cultures, a accordé une interview à Express FM au sujet de la saison agricole.
En ce qui concerne la saison en cours, Mohammed Rjeibia a souligné que c’était une saison faible, expliquant que la quantité totale de céréales au niveau de la collecte à la limite d’aujourd’hui (article daté du 15 juillet) était de seulement 6,6 millions de quintaux, atteignant environ 8 millions de tonnes à la fin de la saison en cours, selon son estimation.
Cela se traduira par une pénurie de nourriture au niveau local, ce qui entraînera une augmentation du taux d’importation. Il a souligné que la quantité totale de céréales fournies est estimée à plus de 70% des besoins du pays, avec du blé tendre fourni à 95% de nos besoins globaux, parce que les surfaces de récolte ne couvrent pas les besoins d’un mois de consommation tunisienne, selon ses estimations.