Le marché obligataire continue à surperformer depuis le début de l’année. C’est le compartiment le plus actif du marché financier en 2022.
Jusqu’à aujourd’hui, les sociétés cotées ont levé 381,330 MTND, un montant auquel il faudra ajouter 30 MTND souscrits dans les émissions d’ADVANS. En tout, c’est 411,330 MTND en moins de 6 mois, une notable réalisation.
D’un autre côté, il faudra tenir compte des titres obligataires de l’Etat qui ont totalisé 1 193,839 MTND. En tout, entre corporate et souverain, c’est plus de 1 605 MTND qui ont été mobilisés.
Clairement, l’environnement haussier des taux est favorable à l’effervescence du marché de la dette. Des rendements nets de plus de 7% sont devenus monnaie courante, ce qui renforce l’attractivité des placements dans les titres à revenus fixes. Le contexte mondial inflationniste a réduit l’intérêt du marché actions dont l’indice phare ne dépassera la barre des 6% qu’à l’issue des échanges d’aujourd’hui. Le problème de liquidité réduit le spectre des investisseurs intéressés. In fine, inutile de prendre tous les risques pour avoir un rendement à un seul chiffre alors qu’il y a la possibilité de l’avoir tranquillement en mettant son argent dans des obligations.
Cela est reflété dans les statistiques des augmentations de capital en numéraire. A l’exception de l’opération de Land’Or (30,672 MTND), aucune autre opération de recapitalisation n’a été annoncée.
Il faut admettre ici que la hausse des taux signifie une hausse des taux d’actualisation utilisés dans les valorisations, ce qui affecte les plans de financement. De plus, l’aggravation des risques pousse les béta vers le haut, accentuant ce mouvement. Le moment n’est pas opportun pour chercher des fonds propres. Tous les facteurs sont favorables à l’amplification de l’endettement d’un tissu productif sous-capitalisé. Cela a des limites et l’histoire nous a montré qu’à un certain niveau de risque, la machine s’arrêtera.