TEDxUniversityofCarthage, la 1ère édition de TEDx du plus grand groupe universitaire public tunisien, s’est déroulée le dimanche 19 juin. Elle a fait intervenir, comme le veut le principe des conférences TED, des personnes inspirantes qui parlent de leur parcours. Amir Ben Gacem, entre le trading et le sport, raconte le parcours tunisien et les perspectives d’avenir.
La Tunisie produit déjà ses propres avions, smartphones et voitures
Amir Ben Gacem est Head of Emerging market sales au Crédit Suisse à Londres. Il est également l’initiateur et organisateur de l’Ultra Mirage, une course en plein désert avec deux parcours de 50 et 100 km. Le prochain Ultra Mirage aura lieu dans un peu plus de trois mois (le 1er octobre 2022). Il intervient sur les réussites de la Tunisie et les possibilités futures. “La Tunisie produit actuellement ses propres voitures, motos, avions, téléphones portables, satellites (en format 10×30)… Pour mémoire, la Tunisie est le seul pays d’Afrique du Nord à avoir lancé son propre satellite. De nouvelles technologies destructives, telles que la blockchain, changent la donne. La Tunisie a des initiatives prometteuses dans ce domaine”.
L’import-export face à la mondialisation puis au protectionnisme
Depuis l’Indépendance, les pays semblables à la Tunisie ont connu les mêmes dynamiques. “Depuis 50 ans, nous avons le même problème que d’autres pays qui ont acquis leur indépendance dans les années 60-70. Par exemple, la Tunisie exporte de l’huile d’olive à d’autres pays qui n’en ont pas, comme les pays d’Europe du Nord. Les pays dépendaient les uns des autres pour leurs produits et leurs services. Tous les pays commerçaient entre eux. Dans la mondialisation des années 80 et 90, il y avait l’idée que nous sommes tous de la même famille.”
Puis il y a eu la montée du nationalisme et du protectionnisme. Le président américain Donald Trump est cité en exemple. “Donald Trump a été élu président en 2016 avec le slogan “Make America great again”, rendre l’Amérique grande à nouveau. Cela a entraîné la diminution de la dynamique de la chaîne d’approvisionnement mondiale. Puis il y a eu le Brexit et la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne”.
La disparité des revenus est l’un des principaux obstacles à la mondialisation, selon Ben Gacem. “Une partie de la population globale s’est sentie exclue de la mondialisation. Ensuite, ces deux dernières années, la pandémie a détruit toute la chaîne d’approvisionnement. La guerre en Europe a ajouté une couche supplémentaire aux obstacles de la supply chain.”
Penser en tant que leader à sa propre échelle
Citant Bourguiba, Amir Ben Gacem place la souveraineté en priorité. “Nous devons penser comme Bourguiba et mettre la souveraineté en premier. Nous sommes à la croisée des chemins dans ce nouvel ordre mondial.”
La recherche d’une figure de leadership idéale, qui centraliserait tout, ne serait pas adaptée. D’après Amir Ben Gacem, chacun doit puiser dans ses propres capacités pour améliorer son avenir. “L’idée d’un grand leader est une licorne, nous devons changer nos mentalités comme Karim Beguir, Ons Jabeur ou Ahmed Hafnaoui. Aujourd’hui, nous sommes tous collectivement responsables de notre avenir.”