Les prix du carburant ont augmenté quatre fois depuis le début de l’année. L’inflation galopante s’ajoute à cette augmentation et le coût de la vie devient intenable pour certains. Une analyse de la situation du secteur de l’énergie permet de mieux comprendre ces augmentations.
Le taux d’indépendance a baissé de 13% entre février 2021 et février 2022: il est passé de 58% en février 2021 à 50% en février 2022. C’est ce que montre le dernier rapport sur la conjoncture énergétique du ministère de l’Industrie, de l’Energie et des Mines. Le taux d’indépendance énergétique est le rapport entre la production nationale d’énergies primaires (charbon, pétrole, gaz naturel, nucléaire, hydraulique, énergies renouvelables) et la consommation en énergie primaire. Donc la dépendance à l’importation a augmenté entre 2021 et 2022, sachant qu’en 2019, le taux était encore plus bas à 41%.
Il y a eu parallèlement une baisse de la production nationale de pétrole et de gaz et une plus forte demande. La production de pétrole est passée de 41,9k barils/j en février 2021 à 37,6k, soit une baisse de 10%. La production de gaz sec est passée de 348 ktep-pci en février 2021 à 321 en février 2022, soit une baisse de 8%. La demande de produits pétroliers a augmenté de 5% (707 ktep en février 2021, 742 en février 2022). La demande de gaz naturel a augmenté de 4% (811 ktep-pci en février 2021, 844 en février 2022). Enfin, la redevance sur le gaz algérien a baissé de 5%.
L’augmentation la plus notable est celle du prix du baril et du gaz. Le prix de Brent a augmenté de 58% en un an (58,5 $ en 02/2021, 92,7$ en 02/2022). Le prix moyen du gaz importé a fait un bond: +94% en un an, avec 482 DT/tep-pcs en février 2021 et 937 DT en février 2022.
En comptabilisant la redevance, le bilan d’énergie primaire fait apparaître, à fin février 2022, un déficit de 0.8 Mtep contre un déficit enregistré à fin février 2021 de 0.6 Mtep. Le taux d’indépendance énergétique, qui représente le ratio des ressources d’énergie primaire par la consommation primaire, s’est situé à 50% à fin février 2022 contre 58% à fin février 2021.
Alors que, sans comptabilisation de la redevance, le taux d’indépendance énergétique se limiterait à 40% à fin février 2022 contre 47% à fin février 2021.
Le déficit du bilan d’énergie primaire a augmenté de 24% à fin février 2022 par rapport à fin février 2021, cette hausse est due à l’augmentation de la demande d’énergie primaire couplée à une baisse de la production des hydrocarbures.