Les Américains ont le Super Bowl. En Tunisie, nous avons le ramadan. Le mois saint est dans nos contrées la période où les taux d’audimat explosent et, avec eux, les investissements publicitaires. En 2019, par exemple, le mois saint a réalisé des taux d’audience de 15% supérieurs à la moyenne mensuelle.
Les chaînes de télévision privées et publiques profitent alors de cet engouement pour le petit écran en consacrant d’énormes budgets pour des productions concoctées spécialement en vue de leur diffusion durant ce mois. Histoire de tenter d’attirer le plus de téléspectateurs possible afin de pouvoir séduire les annonceurs.
La mission des directions des chaînes de télévision est rendue encore plus difficile avec la réglementation en cours qui a été mise en place pour nous protéger, nous téléspectateurs. La loi interdit en effet que le temps consacré à la publicité puisse dépasser les 12 minutes par heure durant le mois de ramadan (contre seulement 10 minutes/heure au cours de l’année).
Et avec l’approche rapide du mois de ramadan pour cette année, la Haica vient de rendre publique sa décision de revoir à la hausse ce quota pour passer à 14 minutes par heure. L’organe de régulation du secteur a indiqué que cette mesure a été annoncée à titre exceptionnel, “vu le contexte économique difficile” que connaît le pays.
D’après les données collectées par Sigma Conseil, les revenus publicitaires des chaînes de télévision tunisiennes ont atteint en 2021 les 105 millions de dinars (en hors taxes), marquant une hausse de 25% par rapport à 2020.