L’Union européenne a accepté d’accorder aux réfugiés fuyant la guerre en Ukraine le droit de vivre, d’étudier et de travailler dans l’Union pour une durée maximale de trois ans. Cette décision a activé la directive sur la protection temporaire de l’UE, qui vise à répartir équitablement la charge pesant sur les systèmes d’asile des États membres en cas d’afflux massif de réfugiés.
En vertu de ces dispositions, l’UE accordera également aux citoyens et résidents ukrainiens et aux membres de leur famille fuyant la guerre l’accès au logement, à la protection sociale, à l’assistance médicale ou autre, ainsi qu’aux moyens de subsistance, pour une durée minimale d’un an. Ces droits peuvent être prolongés automatiquement par périodes de six mois pour une deuxième année, qui peut également faire l’objet d’une nouvelle prolongation de douze mois.
Cela aura des conséquences directes sur la demande de la main-d’œuvre tunisienne, qualifiée ou non. Chaque année, c’est aux alentours de 3 000 ingénieurs qui quittent le pays vers la France. Si les entreprises européennes préfèrent s’orienter vers les réfugiés, cela risque de nuire à une bonne partie des compétences tunisiennes, surtout celles qui comptent partir.
Les médecins auront moins de problèmes car leur nombre est moins important et la majorité part définitivement après avoir réussi l’examen d’équivalence, où seule la compétence pèse.
Et pour ceux qui veulent partir illégalement, les portes de l’Europe sont plus que jamais fermées. Maintenant, il y a une main-d’œuvre européenne qui vient satisfaire la demande existante. De plus, il n’y a pas de gap culturel avec les Africains et l’intégration semble être beaucoup plus facile.
Quant aux bacheliers qui ont programmé de partir étudier la médecine ou la pharmacie en Ukraine ou en Russie, ils doivent chercher plutôt à exceller pour décrocher une place dans les universités tunisiennes. Il serait difficile de leur trouver des bancs dans d’autres pays, comme la Roumanie à titre d’exemple.
La crise ukrainienne dépasse donc la seule question des matières premières et aura des conséquences aussi importantes sur le marché de l’emploi en Tunisie.