Les Émirats arabes unis devraient figurer sur la “liste grise” du GAFI après que certains de ses membres ont indiqué que le pays n’avait pas réalisé suffisamment de progrès dans la lutte contre les flux financiers illicites.
D’après Bloomberg, pas moins de trois membres du Groupe d’action financière basé à Paris ont exprimé l’avis que les EAU n’ont pas suffisamment avancé sur ce plan et qu’ils seront donc probablement inscrits sur la liste du groupe des pays soumis à plus de surveillance.
L’organisation tient actuellement sa plénière, où les membres discutent des efforts du gouvernement des Émirats arabes unis pour lutter contre l’argent sale, et une décision devrait être annoncée dès aujourd’hui.
La Tunisie a été épinglée auparavant par le GAFI lorsqu’elle a été inscrite en février 2018 sur la liste noire de cet organisme international. Notre pays a été retiré de ladite liste en octobre 2019.
Une classification sur liste grise n’est pas aussi punitive que la “liste noire”, la plus risquée du groupe, et elle suggère que les responsables des Émirats arabes unis doivent prendre des mesures urgentes pour remédier aux lacunes actuelles dans le système financier.
Pour éviter la désignation, une majorité significative des 39 membres du GAFI doit voter qu’un pays a fait des progrès suffisants ― depuis le début de la période d’évaluation ― en termes de lutte contre les flux financiers illicites.
De son côté, le gouvernement des Émirats arabes unis a déclaré qu’il publierait une réponse officielle une fois la décision rendue. Un porte-parole du GAFI a déclaré que ses délibérations internes sont confidentielles.
Concrètement, une liste grise obligerait les banques américaines, qui utilisent Dubaï comme hub régional, à consacrer des ressources supplémentaires à la conformité afin d’éviter de futures sanctions de la part des régulateurs internationaux. La décision pourrait également avoir un impact sur Abu Dhabi, la capitale nationale et siège de fonds souverains avec plus de mille milliards de dollars d’actifs.
Pour les Émirats arabes unis, être sur la liste grise serait un setback à un moment où le pays est confronté à une concurrence accrue de la part de l’Arabie saoudite voisine, qui développe ses marchés financiers et prend des mesures pour attirer davantage d’investissements.
Un rapport du Fonds monétaire international de l’année dernière a révélé que les pays de la liste grise ont connu “une réduction importante et statistiquement significative des entrées de capitaux”.