Je n’arrive pas à me concentrer. Pourquoi?
Le psychologue Mihaly Csikszentmihalyi affirme qu’une concentration intense n’est possible que lorsqu’une personne a des objectifs clairs et la capacité d’accomplir les tâches nécessaires pour les atteindre. La concentration ne requiert pas seulement la capacité de réaliser les tâches à accomplir, mais aussi celle de gérer les distractions qui peuvent vous faire dévier de votre chemin.
Être coincé dans une impasse malsaine
Dans une étude de l’University College London, on a demandé à des participants de s’asseoir devant un ordinateur et de diriger un nuage de points. Ils devaient déplacer un levier vers la droite si un nuage de points se déplaçait vers la droite et vers la gauche si un nuage de points se déplaçait vers la gauche. Les participants l’ont fait avec précision. Jusqu’à ce que les chercheurs ajoutent un poids d’un côté du levier, rendant plus difficile le déplacement dans un sens. Le résultat? Les participants ont commencé à déplacer le levier dans la mauvaise direction, pourtant plus facile. À mesure que la tâche devenait plus difficile, les participants changeaient inconsciemment leur façon de jouer. Cette étude corrobore les recherches des biologistes évolutionnistes qui affirment que les humains ont évolué pour éviter les tâches qui consomment de l’énergie en empruntant le chemin de moindre résistance.
Vous ne savez pas comment vous concentrer sur les choses que vous n’aimez pas
Malheureusement, de nombreuses choses que vous devez faire dans la vie ne sont pas particulièrement agréables. Peu de gens aiment remplir leurs déclarations d’impôts, mais ils doivent quand même le faire. Lorsque vous n’aimez pas une tâche, vous êtes plus susceptible de chercher à vous échapper et à perdre votre concentration. Comment, dans ce cas, rester concentré sur une tâche que l’on n’aime pas ? Ian Bogost, professeur à Georgia Tech et concepteur professionnel de jeux vidéo, affirme que nous avons le pouvoir de réimaginer les tâches pour les rendre plus agréables.
Vous vous dites que vous “n’avez pas le temps”
Dans une étude de la Monthly Labor Review, les participants qui ont déclaré travailler entre 65 et 74 heures par semaine ont surestimé leur semaine de travail d’environ 20 heures. Trop souvent, les gens confondent le fait d’être productif avec le fait d’être occupé. Cependant, il est prouvé que le fait d’être “trop occupé” pour travailler sur vos objectifs indique un manque de concentration, et non un manque de temps. Henry Ford a dit: “J’ai remarqué que la plupart des gens avancent pendant le temps que les autres perdent”. Les personnes très productives ont une liste limitée et ciblée de ce qu’elles veulent accomplir et répartissent leur temps en conséquence.
Comment devenir (et rester) concentré?
Se plaindre mieux
Le Dr Travis Bradberry, auteur de Emotional Intelligence 2.0, affirme que se plaindre fréquemment est une habitude néfaste dont on peut – et doit – se défaire. Se plaindre libère l’hormone du stress, le cortisol, qui affecte négativement l’humeur, réduit les niveaux d’énergie et peut ironiquement conduire à davantage d’émotions inconfortables que nous cherchons à fuir par des distractions.
Il est temps d’apprendre à mieux se plaindre. Au lieu de se plaindre en se concentrant sur le problème, Bradberry suggère d’adopter une approche “orientée solution”.
Planifiez vos indulgences
Dans une étude réalisée en 1992, des chercheurs ont constaté que les participants à l’étude qui déclaraient ne pas pouvoir perdre de poids malgré un régime sous-estimaient leur apport calorique quotidien de 47%. Ces mêmes participants surestimaient leur niveau d’activité quotidien de 51%. Cette étude suggère que nous avons tendance à surestimer les comportements que nous savons être bons pour nous – combien d’exercices physiques nous faisons, comment nous mangeons sainement, combien de fois nous nettoyons nos maisons. Nous faisons l’inverse lorsqu’il s’agit de comportements dont nous savons qu’ils ont des effets néfastes – la consommation d’alcool, l’apport en sucre et les dépenses mensuelles de divertissement. Si les indulgences frivoles sont satisfaisantes à court terme, elles ont tendance à nous éloigner de ce que nous voulons vraiment.
Maîtrisez vos déclencheurs
Dans une étude de l’université George Mason, des chercheurs ont découvert que les distractions ont un impact négatif sur la quantité et la qualité de notre travail. Au cours de cette étude, 54 participants ont été invités à rédiger des essais sur trois sujets différents. Les chercheurs ont constaté que les interruptions avaient un effet négatif sur la qualité et la quantité du travail produit. Cette étude confirme les recherches selon lesquelles les distractions font perdre du temps et diminuent la qualité du travail. Selon une étude de l’Université de Californie, il faut environ vingt-trois minutes pour se remettre sur les rails après avoir été distrait. Les déclencheurs de distraction se divisent en deux catégories: les déclencheurs internes et les déclencheurs externes. Pour parvenir à se concentrer et le rester, il faut comprendre et maîtriser les deux.
Source : Nir