Après la décision de suspendre le Conseil supérieur de la magistrature dimanche, le destin de la Tunisie est en point d’interrogation. L’investissement et le développement du tissu économique ayant à peine repris après la crise Covid, la suspension à la fois de l’ARP et du CSM soulève plusieurs questions au sujet de l’investissement. Quel est l’avenir de l’investissement en Tunisie ? Comment doit réagir un investisseur, qu’il soit local ou étranger, face à ce changement de situation ?
Un avocat d’affaires indépendant explique simplement la situation en quelques mots : “Toute instabilité politique repousse les investisseurs, puisqu’ils ne savent pas de quoi est fait demain. Quand le président prend le législatif et le judiciaire, c’est la réunion de tous les pouvoirs entre les mains d’une seule personne. Il ne faut pas avoir une grande expertise pour comprendre que cette décision aura un impact conséquent. L’impact sur l’investissement est certain, et il ne sera pas immédiat mais aura quand même lieu.”
Il a ajouté : “Même si les investisseurs vont quitter le territoire tunisien, ce n’est pas une décision prise du jour au lendemain. Cela nécessite une prospection, une étude et l’application prend beaucoup de temps. L’investissement est un acte de planification qui est rendu possible grâce à l’existence d’institutions qui fonctionnent selon des textes et qui permettent des anticipations. À partir du moment où il n’y a plus d’institutions et où les textes ne sont plus émis par un pouvoir législatif et appliqués par un pouvoir judiciaire indépendant, il n’y a plus de sécurité, on ne peut plus planifier ni prévoir l’avenir”.