Pour la première fois, la densité du réseau bancaire (nombre d’habitants par agence) est passée sous la barre des 6 000 habitants, précisément à 5 934 fin 2020. Par rapport à 2012, c’est une réduction de 1 537 habitants. C’est une amélioration de la bancarisation en Tunisie, grâce à une moyenne de plus de 65 nouvelles agences par an sur les huit dernières années.
La taille du réseau a atteint 1 974 fin 2020, soit 200 agences de plus qu’en 2016.
A première vue, la bancarisation est en train de progresser rapidement, mais ce n’est pas réellement le cas. Elle est forte dans certaines zones et faible ailleurs. Le Grand Tunis, Sousse, Nabeul et Sfax se partagent 1 333 agences, soit 67,5% du réseau global.
A l’autre bout du spectre, Tozeur, Tataouine, Kébili, Siliana, Zaghouan, Le Kef, Kasserine et Sidi Bouzid n’abritent que 154 antennes de banques, dont 61 agences sont assurées par les trois établissements de crédit publics. Ici, c’est l’un des rôles clés des banques publiques qui acceptent d’aller s’implanter dans les régions peu attractives pour celles privées. Ces dernières n’ouvrent un point de vente que s’il y a un potentiel de collecte de dépôts, ce qui n’est pas le cas dans les zones défavorisées.
Paradoxalement, ces régions mal desservies peuvent être à l’origine d’une amélioration des dépôts. En fait, les agences situées dans les zones frontalières pourraient bénéficier de l’amnistie fiscale qui concerne ceux qui ont dégagé des bénéfices non déclarés. L’Etat a proposé, dans le cadre de la loi de finances 2022, de déposer cet argent auprès des banques et de payer un impôt libératoire de 10%. C’est une aubaine pour ces agences qui devraient bénéficier d’un cash important.
Certes, cela n’inciterait pas les banques à s’implanter à l’intérieur du pays. La clé sera la Banque Postale, capable de doper la bancarisation dans tout le pays, notamment les régions sans littoral.