La mise en œuvre d’une nouvelle politique industrielle efficace et la réussite de l’émergence économique nécessitent plusieurs facteurs. Une étude réalisée par l’ITCEQ permet de comprendre les enjeux d’une industrie nouvelle, moderne et tournée vers l’avenir.
Le premier est l’adoption d’une vision claire, stratégique et surtout partagée par l’ensemble des intervenants. Celle-ci doit tenir compte de l’environnement international concurrentiel et interconnecté et des transformations induites par la crise sanitaire et les enjeux géostratégiques. La propagation de la pandémie dans le monde a créé une nouvelle situation qui pourrait conduire certains pays et régions à se refermer sur eux-mêmes pour se reconstruire, contenir leurs pertes, protéger leurs intérêts et construire des économies résilientes.
En effet, pour booster l’industrie, favoriser son repositionnement dans les chaînes de valeur mondiales (CVM), un renouveau de la politique industrielle doit être basé sur une stratégie de développement industriel qui vise le développement économique et social avec l’objectif de faire de la Tunisie le pays le plus compétitif et le plus dynamique de l’Afrique et de la région et l’un des pays émergents spécialisés dans la fabrication et l’exportation des produits industriels (essentiellement intermédiaires) de forte valeur ajoutée, plus sophistiqués, plus complexes et intensifs en technologie et en compétences. Un tel objectif devrait se traduire par l’ambition d’atteindre des parts élevées de biens intermédiaires et de biens à fort contenu technologique dans le total des biens exportés par la Tunisie.
La stratégie de transformation du modèle industriel tunisien doit cibler ainsi un repositionnement du secteur industriel tunisien dans l’économie internationale, un renforcement des liens en aval des chaînes de valeur mondiales (CVM), une forte dépendance du produit national brut à l’égard des exportations (valeur ajoutée générée par les exportations et effort d’exportation importants), une amélioration quantitative et qualitative de l’emploi, une industrie d’intelligence et des entreprises intelligentes, une industrie respectueuse de l’environnement et moins tributaire des ressources non renouvelables et mettre en place une nouvelle politique et un modèle économique qui s’appuient sur l’innovation et les énergies renouvelables.
Elle demande également une économie résiliente, capable de mieux résister aux chocs et crises, une amélioration du bien-être à travers la création de la richesse et sa répartition équitable, une plus grande cohésion sociale et une plus grande intégration économique.
Ainsi, il est important de s’atteler à l’élaboration d’un “document stratégique de renouveau de la politique industrielle en Tunisie” qui fixe des priorités et des objectifs clairs permettant de guider les choix et d’orienter les politiques du pays, élabore les politiques et les actions publiques à mettre en œuvre pour tendre vers les objectifs en exploitant les avantages et les opportunités qu’offre le contexte post-Covid au niveau international, consacre l’ambition nationale en faveur de la restructuration du tissu industriel via une synergie entre secteurs productifs et l’implication de l’ensemble des intervenants (l’État, les entreprises, les industriels, les structures d’appui, les banques, l’UGTT, l’UTICA, Conect…)