Dans son deuxième discours depuis sa nomination, le 29 septembre dernier, au poste de cheffe du gouvernement, Najla Bouden a réitéré aujourd’hui les points de son allocution d’investiture, à l’occasion de sa participation aux Journées de l’entreprise à Sousse.
La cheffe du gouvernement a souligné que la spécificité de la crise nécessite la mise en place et l’exécution de politiques adéquates pour surmonter les défis. Ceci, a-t-elle ajouté, “requiert d’agir rapidement et efficacement et d’afficher de l’audace et du courage”.
“Dans ce contexte difficile”, a souligné la cheffe du gouvernement, “il faut travailler ensemble pour remettre le pays sur la bonne voie de la croissance économique et du développement”.
Le gouvernement, d’après sa cheffe, a donc mis l’accent depuis sa nomination, le 11 octobre dernier, sur la valeur du travail, la transparence, le renforcement de l’équité sociale et la lutte contre la corruption. “Le gouvernement a également affirmé sa disposition à améliorer les conditions de vie des citoyens sur les plans économique, social, sécuritaire, environnemental et culturel”, a indiqué Bouden dans son discours.
L’accélération rapide de l’évolution technologique et de l’impact du changement climatique nécessite, d’après Bouden, “l’élaboration d’une nouvelle vision collective pour renforcer la position de la Tunisie à l’échelle maghrébine, mais aussi arabe, méditerranéenne et africaine, ainsi que la reconstruction de l’économie pour réaliser les objectifs du développement durable”.
La cheffe du gouvernement a précisé dans son discours que “notre vision repose sur l’octroi d’une grande importance au capital humain, à l’innovation et l’entrepreneuriat, et à la libéralisation des énergies, notamment à travers l’éducation, l’enseignement supérieur et la recherche scientifique et la formation professionnelle”. Et d’ajouter : “Nous œuvrons actuellement pour garantir la sécurité alimentaire et celle de l’eau et accélérer les transitions écologique et énergétique à travers le développement des énergies renouvelables”.
Bouden assure dans ce contexte que son gouvernement est déterminé “à mettre en place un plan de relance économique pour construire un paysage économique innovant qui garantit l’intégration de tous les secteurs et de toutes les régions”. Et de poursuivre : “Le regain de confiance est le seul garant pour regagner la dynamique de l’économie tunisienne et la création de la richesse”.
Toujours dans la même lignée, la cheffe du gouvernement a confirmé son engagement envers le renforcement du rôle du dialogue social. Mais d’ajouter : “Le gouvernement tient également à mettre en place les réformes nécessaires pour sortir de la crise actuelle et accélérer la croissance et la reprise du rythme de l’investissement et la création d’opportunités d’emploi”.
En ce qui concerne les réformes, Bouden a indiqué que le programme de son gouvernement repose sur une méthodologie participative qui implique tous les acteurs patriotes. Dans ce cadre, elle a ajouté : “Nous sommes également déterminés à sauver le tissu entrepreneurial et à créer un environnement d’affaires attractif pour la création de richesse”. Bouden a par ailleurs rappelé l’importance de renforcer l’inclusion financière “qui va permettre au secteur financier de contribuer aux priorités nationales telles que la lutte contre la pauvreté et le chômage et la contribution à l’intégration de l’économie parallèle”.
Bouden a également évoqué les réformes de l’administration publique, notamment sur les volets de l’organisation, des méthodes de travail et de l’usage des technologies de l’informatique. Elle a ajouté que ces réformes vont aussi toucher la fonction publique en mettant en place des mécanismes de gestion par objectifs des ressources humaines et financières et en améliorant la performance et la gouvernance des entreprises publiques.
Bouden a évoqué également la question des procédures administratives et a promis de réviser le cadre juridique pour simplifier les procédures.
En ce qui concerne les négociations avec le FMI, Bouden a indiqué que le gouvernement a commencé à préparer un projet d’accord avec le fonds pour un nouveau programme. Ce dernier doit envoyer des signaux positifs aux investisseurs étrangers et aux pays amis qui sont prêts à aider la Tunisie financièrement, a-t-elle ajouté. D’après la cheffe du gouvernement, ceci devrait permettre d’améliorer la notation souveraine du pays.