Olaf Scholz doit être élu, aujourd’hui, comme nouveau chancelier de la République fédérale allemande par le Bundestag. Scholz ouvre ainsi un nouveau chapitre de la politique allemande et européenne alors que l’ère Merkel touche à sa fin après 16 ans.
Scholz, vice-chancelier sortant et ministre des Finances, dirigera un gouvernement composé de son parti social-démocrate, des libéraux-démocrates et des Verts, une coalition de partis jamais tentée auparavant, du moins au niveau fédéral en Allemagne.
L’alliance met fin à 16 ans de règne d’Angela Merkel, qui a choisi de ne pas se représenter.
L’accord de coalition de 177 pages, intitulé Dare More Progress, a été signé mardi par les chefs de parti lors d’une cérémonie au Futurium Museum de Berlin. L’accord avait déjà reçu un fort soutien des trois partis, ouvrant la voie au vote de Scholz par la chambre basse de l’Allemagne mercredi.
La mission du nouveau gouvernement ne sera certainement pas facile, du nombre croissant de cas de coronavirus en Allemagne aux mouvements de troupes russes à la frontière ukrainienne, en plus de ses priorités pour réformer l’économie allemande en modernisant les infrastructures grinçantes et en réduisant fortement la part des combustibles fossiles dans son mix énergétique.
Scholz a déclaré que toute tentative de la Russie de traverser la frontière ukrainienne serait inacceptable. Il a été en revanche moins ferme lorsqu’on l’a interrogé sur la Chine, évitant de se demander si l’Allemagne se joindrait à un boycott diplomatique des Jeux olympiques d’hiver de 2022 à Pékin.
Le nouveau chancelier, architecte du fonds de relance de l’UE contre le coronavirus, a déclaré que son premier voyage en dehors de l’Allemagne serait à Paris et à Bruxelles, alors qu’il cherche à s’assurer que “l’Europe est sûre et souveraine”.
L’approche de Scholz aux discussions avec l’UE sera différente de celle de Merkel, qui a grandi en Allemagne de l’Est. La chancelière sortante a été créditée d’une compréhension particulière des membres de l’UE de l’ancien bloc communiste, mais également critiquée pour ne pas avoir abordé la menace qui pèse sur les valeurs démocratiques en Hongrie et en Pologne.
Le nouveau gouvernement allemand a convenu que les autorités de l’UE devraient agir de manière plus urgente pour défendre l’État de droit, notamment en retenant les fonds de l’UE si nécessaire.
L’unité de la coalition pourrait être testée par le gazoduc Nord Stream II, qui doit transporter du gaz de la Russie vers l’Allemagne, en contournant l’Ukraine. Le nouveau vice-chancelier, Robert Habeck, codirigeant des Verts, qui a fait campagne pour l’abolition du projet, a déclaré que le pipeline n’avait pas été approuvé et que les discussions politiques se poursuivraient. Habeck, un ancien traducteur du poète britannique Ted Hughes, a également déclaré qu’il faudrait deux à trois ans pour voir le résultat des investissements dans les énergies renouvelables.
Sur le plan environnemental, le nouveau gouvernement veut éliminer progressivement le charbon d’ici 2030 et avoir 15 millions de voitures électriques sur les routes.