Les marchés internationaux ont connu une fin de semaine très difficile à cause des craintes d’un retour de la Covid-19 avec la saison hivernale. Le Stoxx 600 a perdu 0,33%, le DAX 0,38%, le CAC 40 0,42%, le FTSE 0,45% et le FTSE MIB 1,17%. Les banques ont plongé de 2,3% suite aux déclarations de Christine Lagarde. La présidente de la BCE a renforcé son opinion selon laquelle l’inflation de la Zone Euro va s’estomper et que la BCE ne devrait pas chercher à resserrer sa politique monétaire car cela pourrait entraver la reprise. En d’autres termes, pas de hausse de taux prévue pour 2022.
Sur le front sanitaire, le spectre d’une cinquième vague ne cesse de se confirmer un peu partout dans le Vieux Continent. Jeudi dernier, plus de 310 000 nouvelles contaminations ont été recensées, un niveau jamais observé. Les raisons de ce retour en force sont évidentes : des gestes barrières moins appliqués, le fait que les gens se retrouvent dans des endroits fermés avec le froid, et la diminution de l’efficacité vaccinale au bout de 6 mois.
Les différents pays semblent choisir la piste de l’anticipation pour ne pas répéter les erreurs de 2019 et 2020. L’Allemagne a déjà annoncé de nouvelles mesures resserrant les règles sur les non-vaccinés, avec l’annulation des marchés de Noël en Bavière, et l’Autriche a retrouvé le confinement général pour 10 jours.
Économiquement, c’est une catastrophe car les fêtes de fin d’année sont un rendez-vous très important pour les différents business. Le commerce électronique peut faire l’affaire côté achats pour les consommateurs, mais détruit des emplois. Les Etats ont supporté une facture sociale élevée en 2020 et ne seraient pas en faveur d’une nouvelle dérive budgétaire.
Pour les entreprises, un confinement est le dernier de leurs souhaits car il est synonyme de télétravail et ses effets néfastes sur la productivité. La Belgique vient d’annoncer qu’à partir d’aujourd’hui, tous ceux qui le peuvent devront obligatoirement travailler chez eux durant au moins quatre jours par semaine.
Le croisement des différentes données et l’expérience des deux dernières années montrent que le monde se dirige vers une nouvelle crise sanitaire. Certes, l’impact sur les hôpitaux sera significativement plus faible et il est peu probable que les réanimations soient de nouveau pleines, mais le prix économique serait élevé. La Tunisie doit faire très attention car il s’agit de son premier partenaire. Si l’Europe tousse, nous attrapons une grippe.