Le coût de la subvention énergétique totale pour l’année 2021 s’est élevé à 3 327 MTND, dont 2 921 MTND dus à la hausse du prix du baril de pétrole. Les quelques opérations de révision des prix à la pompe n’ont eu comme impact que 315 MTND.
La facture est donc très salée pour un pays qui trouve des difficultés à rembourser ses dettes internes et préfère passer par une adjudication d’échange pour éviter la sortie de liquidité.
Bien que cette subvention permette aux entreprises industrielles et aux opérateurs économiques, surtout dans le secteur du transport, de dégager des marges bénéficiaires, elle est en train de détruire l’économie. L’Etat n’a quasiment rien investi cette année à cause de charges comme celles-ci, et ce, afin de garder la paix sociale.
Selon les estimations pour 2022 établies par l’Agence d’information sur l’énergie (une institution indépendante de la statistique au sein du ministère de l’énergie américain), le prix moyen du baril serait de 79,4 dollars, soit quasiment le niveau de cours qui nous a causé des pertes colossales. L’agence a précisé que le marché mondial du pétrole reste tendu à tous égards, mais un sursis de la hausse des prix pourrait être à l’horizon.
La demande de pétrole se renforce en raison de l’augmentation des approvisionnements, de la forte consommation d’essence et de l’augmentation des voyages internationaux alors que de plus en plus de pays rouvrent leurs frontières. Ce qui est sûr, c’est que l’Etat ne pourra pas tenir longtemps avec ces niveaux de cours en 2022 et va finir par céder à l’augmentation des prix à la pompe. Déjà, vouloir garder les mêmes prix pour le reste de 2021 est une décision économiquement erronée, mais qui est justifiée par une volonté politique, ce qui n’est pas en réalité un bon choix.
Ces montants auraient pu faire partie des investissements publics et drainer d’autres privés derrière. Ils auraient servi pour aider les entreprises à faire leur transition énergétique afin de réduire la consommation nationale de pétrole et monter en puissance dans tout ce qui est économie verte. Ils auraient pu être utilisés pour alléger la dette interne et permettre aux banques de trouver plus de ressources pour financer l’économie. Mais si nous restons avec ce mode de gestion, nous n’allons jamais sortir de l’auberge.