La CONECT a organisé, le 23 octobre 2018, sa 6ème conférence sur la politique de responsabilité sociétale des institutions administratives et des entreprises (RSE) sous le thème: «Quelle politique de responsabilité sociétale des institutions administratives et des entreprises pour faire face aux exigences des marchés ?». Comment l’entreprise adapte-t-elle sa démarche RSE pour faire face aux exigences du marché ? Quelles sont les exigences des donneurs d’ordre et des clients ? Quelles sont les parties prenantes impliquées dans ce processus ? Quelle politique RSE pour l’administration publique afin de faciliter l’accès aux marchés des PME ? Toutes ces questions ont été abordées en présence d’un parterre d’experts, de représentants du secteur public, de la société civile et de chefs d’entreprises. L’événement a été rehaussé par la présence de Slim Feriani, ministre de l’industrie et des PME, Saida Ounissi, secrétaire d’État à la Formation professionnelle chargée de l’Initiative privée, Sébastien Ioannitis-McColl, chef de projet GTEX, au Centre de commerce international de Genève, ainsi que de Boutheina Ben Yaghlane, directrice générale de la CDC et Tarek Chérif, président de la Conect. Unanimité sur la question: la RSE est une nécessité et non un choix, au-delà de la loi !
La RSE s’érige aujourd’hui et de plus en plus comme une condition de la pérennisation de l’entreprise. La Conect a créé en 2012, un label RSE adapté au tissu économique tunisien. L’objectif étant de contribuer à éveiller les consciences sur la nécessité d’adopter des politiques RSE, autant pour le secteur privé que public, et de pousser les opérateurs économiques à se doter d’une véritable RSE en interne comme en externe, au-delà des actions ponctuelles de mécénat. Ceci n’aura d’autres effets qu’une amélioration de la compétitivité et un meilleur positionnement sur le marché.
Public ou privé, on est tous dans le même bateau !
La mondialisation le veut, aujourd’hui, le consommateur participe de plus en plus à la politique RSE des entreprises. L’événement était l’occasion d’aborder le rôle de l’Etat en tant que promoteur de la RSE. Une entreprise quelle qu’elle soit ne pourra assurer sa pérennité qu’à travers la triple performance économique, environnementale et sociale. Son accès au marché en dépend. C’est à l’Etat de jouer le rôle de promoteur, en donnant l’exemple. Elargir la RSE au maximum d’institutions est une nécessité et non un choix, car elle est l’affaire de tous: entreprises, administrations et institutions de l’Etat, société civile, citoyen. En ouverture, Tarek Cherif a rappelé que le concept lancé par la CONECT, RSE Tunisie, a eu un effet stimulant pour plusieurs entreprises, à travers un programme rigoureux de formation et d’évaluation. Pionnière en la matière, nombreux sont les pays africains à s’en être inspiré déclare le responsable. “Nous voulons franchir un pas de plus et faire la promotion de ce concept dans les administrations et consolider le rôle de la RSE en tant que facteur de compétitivité. L’adoption d’une stratégie RSE est d’une nécessité vitale et concerne autant les entreprises publiques, privées et les administration” précise-t-il.
La CDC, de son côté, montre l’exemple. Boutheina Ben Yaghlane, directrice générale de la CDC a rappelé que la loi sur la RSE vise à améliorer le climat de travail, consacrer la justice sociale entre les régions et réconcilier l’entreprise à son environnement. Précisant qu’au-delà de la loi, un engagement sérieux de toutes les parties prenantes s’impose pour que la RSE se démocratise. “Étant une institution publique, la CDC oeuvre continuellement à assurer l’équilibre entre les intérêts économiques et son rôle social et sociétal. Par son engagement, la CDC fédère l’ensemble de ses partenaires et actionne un effet d’entraînement en faveur de la RSE” affirme la responsable. L’organisation ne manque pas d’exemples témoignant son positionnement en tant que structure publique responsable: l’initiative Incorpora est en phase de reconduction, signature du Pacte national pour une Tunisie verte, Afrique Zéro Carbone, présence de la Caisse dans plusieurs fonds d’investissement, orientant ainsi les financements vers des projets favorables au développement durable. Nejia Gharbi, directrice générale adjointe de la CDC a insisté sur la nécessité pour le secteur public et privé de concevoir la RSE de la même manière, ce n’est aucunement une notion propre à l’un ou l’autre des secteurs. “La RSE, c’est avant tout une question de bonne gouvernance, public et privé doivent raisonner de la même manière et la RSE doit être une question centrale dans toute entité économique”. Pour la responsable, l’entreprise évolue dans un cosmos, et l’Etat doit servir de modèle et de locomotive. “La RSE doit être inclue dans les programmes d’investissement du secteur public” ajoute-t-elle.
Rappelons qu’en marge de la conférence, la CDC a signé avec la CONECT, une convention pour le Label RSE, signant le début d’une procédure d’évaluation et d’audit rigoureuse, dont l’issue sera l’obtention du label RSE. Une démarche RSE, c’est surtout et avant tout une question de croyance et de culture, au-delà ce qu’impose la loi et les donneurs d’ordre.