En présence de plus de 120 députés, des entrepreneurs, des investisseurs et des décideurs ont participé à une session de débat à l’occasion d’une journée d’étude parlementaire autour du Startup Act. Leur objectif: convaincre les législateurs de voter favorablement pour le projet de loi. Focus.
Les 8 et 9 mars prochains, le Startup Act sera débattu au sein de la Commission de l’industrie, de l’énergie, des ressources naturelles, de l’infrastructure et de l’environnement à l’ARP. Ces discussions seront suivies, dans les deux semaines à venir, par une séance plénière pour voter le projet de loi. À cette occasion, une journée d’études a été organisée à l’Académie parlementaire. Ont participé à cette rencontre avec les députés plusieurs intervenants: le ministre des Technologies de la communication, le secrétaire d’État à l’Economie numérique, des représentants de fonds d’investissement, des business angels, des responsables d’incubateurs, des entrepreneurs et des membres de la société civile.
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Cette journée d’étude vient seulement quelques jours après la visite qu’a organisée le ministère des TIC en France, fin février dernier, au profit des membres de la Commission de l’industrie. Le but de cette visite était de présenter aux députés les différentes composantes de l’écosystème startupien en France et son impact sur le développement économique.
“Une belle initiative, mais le temps presse”
Pour Taher Mestiri, fondateur de Hadrum, l’impact du projet de loi ne se limitera pas aux startup, mais bénéficiera à un large spectre d’entreprises. C’est grâce aux startup, indique le jeune entrepreneur, que les femmes artisanes dans les régions ― qui n’arrivent pas actuellement à commercialiser leurs produits ― vont pouvoir accéder à des marchés partout dans le monde.
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Pour que ce rêve se réalise, Mestiri insiste sur l’adoption du Startup Act par le Parlement dans les plus brefs délais. Car seule cette loi, d’après le jeune entrepreneur, est capable de pallier les nombreux obstacles que rencontrent les startuppers pour réaliser leurs projets. “L’an dernier, neuf ingénieurs de notre entreprise ont quitté pour la France, séduits par des salaires qu’on ne peut pas offrir en Tunisie”, a-t-il expliqué. Et de poursuivre: “La semaine dernière un responsable français m’a contacté pour me proposer de délocaliser mon entreprise en France et me donner toutes les facilités qu’on me refuse en Tunisie”.
Malgré tous ses atouts, le Startup Act n’est pas suffisant pour créer une atmosphère propice à l’entrepreneuriat, a noté de son côté Ikbel Snoussi, fondateur de Feedback Leaders. “Aux incitations fiscales et sociales, j’aurais préféré une clause sur la non-dilution des parts de l’entrepreneur,” a déclaré Snoussi. L’entrepreneur propose, dans le même sillage, de transférer ces avantages aux fonds d’investissement pour les encourager à investir dans les startup tunisiennes. En revanche, l’entrepreneur reproche aux fonds de ne valoriser que l’apport en capital, sans tenir compte de la valeur de la propriété intellectuelle.
Et pour conclure, Ikbel Snoussi a voulu insisté sur l’importance de se concentrer sur la notion de liquidation des entreprises dans le projet de loi “pour que les entrepreneurs puissent rebondir le plus rapidement possible”.