La Tunisie a été construite comme Etat pour la première fois de son histoire par une femme.
En effet, la princesse Didon pour les Orientaux et Elyssa ou Elyssar a débarqué dans la baie de Tunis en 814 av. J.-C., fuyant les intrigues du palais dans sa ville natale de Saida en Phénicie, l’actuel Liban.
Elle s’échappa de son frère, qui s’est emparé du pouvoir et a décimé son époux, avec une poignée de fidèles. Sa destination fut la Libye ou l’actuelle Tunisie, qui était une colonie phénicienne, dont la capitale était Utique, fondée en 1200 av. J.-C., à l’embouchure du Oued Medjerda, port d’exportation céréalier ouvrant sur la Méditerranée.
Ainsi fut fondée Carthage, ou la Kart Hadacht en langue sémitique, la cité nouvelle, par opposition à la ville antique ou Utique. L’histoire ne s’est jamais arrêtée et les descendants de Elyssa, qui avait aussi pour dieu une femme, Tanit, se sont distingués à l’Antiquité en étant le seul peuple qui vénère une divinité féminine, alors qu’ailleurs, Zeus, Aton, Baal Hammon s’imposaient comme des dieux mâles.
Mais la grande Elyssa a fait des émules et elle fut l’exemple de plusieurs femmes tunisiennes qui se sont illustrées tout au long de 3 000 ans d’histoire. On pourra s’amuser à les dénombrer, la belle Sophonisbe, épouse d’Hasdrubal Barca, qui s’est immolée par le feu avec ses enfants, refusant la capitulation de son mari face aux nouveaux maîtres romains conduits par Scipion.
Al Kehina ou la prêtresse qui, à la tête d’une armée berbère, s’est opposée aux concurrents musulmans et arabes conduits par Hassen Ibn Noomen. Plus proche de nous, lalla Manoubia, seule femme disciple du soufi Aboul Hassen Chedli, fondateur de la tarika chadouliya.
Ou Aziza Othmana, princesse ottomane et fille du Bey de Tunis, qui fut la première à construire un hôpital pour les femmes et les indigents et qui a légué toute sa fortune aux pauvres de Tunis, dans une fondation connue sous le nom de Hebous Aziza Othmana.
Docteure Taouhida Becheikh, première femme médecin gynécologue, qui consacra toute sa vie au service de la santé des femmes et qui fut pionnière du planning familial dans le monde arabe et musulman.
La Professeure Najla Bouden, docteure en géologie et ancienne professeure universitaire à la faculté des Sciences de Tunis, ne déroge pas à cette règle et se fond même dans cette histoire de la Tunisie, terre des femmes.
Je vous suggère de lire les commentaires de nos chers politiciens, mâles, misogynes, complexés, jaloux et tout simplement rétrogrades. Je veux dire à la nouvelle Cheffe du Gouvernement de la Tunisie, Docteur Bouden, que vous êtes, chère Madame, la bienvenue et que vous êtes porteuse de nos espoirs et de notre avenir.
Vous êtes tout simplement la digne descendante de la Reine Elyssa et porteuse de son histoire.
On vous souhaite le plein succès, car votre réussite est tout simplement la nôtre.