Le conseil de surveillance de Facebook a annoncé qu’il réexaminait le traitement spécial réservé aux utilisateurs de haut niveau par la société de médias sociaux, y compris la manière dont elle applique les règles de la plate-forme à certains politiciens, célébrités et journalistes.
La décision du conseil d’administration fait suite à un rapport du Wall Street Journal récemment publié selon lequel le programme de « recoupement » de Facebook protège efficacement des millions de comptes de haut niveau des mesures d’exécution auxquelles les utilisateurs réguliers de Facebook sont soumis.
Le rapport exempte certaines célébrités, responsables politiques et internautes en vue de ses règles sur la modération des contenus via un programme baptisé « Crosscheck » ou « XCheck ». Celui-ci n’applique pas les mêmes contrôles aux messages postés sur les comptes Facebook et Instagram de ces « VIP » que sur les comptes lambda, a affirmé lundi le Wall Street Journal, citant des documents internes à l’entreprise.
Désinformation et contenus violents
Ce programme a permis aux comptes « sur liste blanche » de publier de fausses déclarations, telles que le fait que les vaccins anti-Covid-19 sont mortels, ainsi que des publications qui incluent du harcèlement, entre autres problèmes, a rapporté le journal.
En 2020, il y avait près de 6 millions de comptes dans le système de contre-vérification, les employés de Facebook accordant à ces comptes un traitement spécial, selon le rapport.
Pour la plupart des 2,8 milliards d’utilisateurs mensuels de Facebook, le contenu qui enfreint les directives de l’entreprise contre des problèmes tels que l’intimidation ou les discours de haine est géré par des systèmes automatisés, a ajouté le journal. Ainsi, le Conseil de surveillance a déclaré que Facebook devrait être plus transparent dans la manière dont les règles s’appliquent.
Selon l’article du Wall Street Journal, Facebook a, par exemple, permis en 2019 à la star du football Neymar de montrer à ses millions d’abonnés des photos, nues, d’une femme qui l’accusait de viol, avant de les supprimer. Le groupe aurait par ailleurs laissé certains comptes partager des affirmations jugées fausses par les fact-checkers de Facebook, y compris que les vaccins tuent.
D’après les conclusions de cette enquête, certains partis politiques ou médias ont ainsi orienté leur ligne éditoriale vers le sensationnalisme et l’outrage. L’objectif est de provoquer l’engagement des internautes, c’est-à-dire évoquer les partages, les likes ou les commentaires liés aux publications.