D’une manière générale, les chiffres du PIB publiés pour le deuxième trimestre dans la région Europe, Moyen-Orient et Afrique (EMEA) et Amérique latine ont été supérieurs aux attentes de S&P. La plupart des économies clés de la région EMEA ont retrouvé leur niveau d’activité pré-pandémique. En effet, l’étude de S&P Global parue mercredi porte sur quatre pays de la région EMEA : l’Afrique du Sud, la Russie, la Pologne et la Turquie.
La croissance au deuxième trimestre a surpris à la hausse dans les marchés émergents (ME) de la région EMEA et de l’Amérique latine, tandis que le rythme dans les ME d’Asie est à la traîne. Le variant Delta n’a pas eu l’impact escompté sur l’activité intérieure, et les exportations ont progressé rapidement. La mobilité est proche ou supérieure aux niveaux pré-pandémiques, ce qui laisse présager une hausse limitée en cas de nouvelles réouvertures des frontières.
De nouveaux progrès en matière de vaccination sont nécessaires dans les pays émergents pour un retour à la pleine capacité. Les pays émergents restent à la traîne par rapport aux économies avancées en matière de vaccination. Si les économies se sont adaptées à la pandémie, le risque de blocages ponctuels reste élevé, et l’incertitude associée freine la consommation et l’investissement. Le commerce continue de soutenir la croissance dans les pays émergents, mais devrait se modérer, car les dépenses mondiales se déplacent des biens vers les services et les prix des produits de base diminuent.
L’inflation continue d’augmenter dans de nombreux pays émergents, en raison de la hausse des prix des carburants et des denrées alimentaires, et des perturbations des chaînes d’approvisionnement qui interagissent avec un rebond économique plus fort. Le risque d’une période prolongée de hausse de l’inflation dans certains pays émergents demeure, car les pressions prolongées sur les prix dues aux problèmes de chaîne d’approvisionnement peuvent se répercuter sur les prix de base dans les pays où les anticipations d’inflation sont faiblement ancrées.
Les conditions de financement restent globalement favorables. Les primes de risque des pays émergents ont diminué, les écarts de taux se réduisant légèrement dans toutes les sous-régions en août. Le discours du président de la Fed américaine, M. Powell, au symposium de Jackson Hole a contribué à rassurer les marchés mondiaux sur le fait que le rythme de la normalisation de la politique de la Fed sera graduel.